♦ 44 Elijah ♦

9.5K 1K 372
                                    

Le vrai combat.

Le vrai combat n'aurait rien de physique. Aucun de nous deux n'en était capable. Je savais que je tenais grâce à Liam et Amalia. Sans eux, mon corps n'aurait pas tenu le choc et je me demandais seulement comment eux faisaient. Ils finiraient par ne plus pouvoir le faire. Et il y avait l'emprise du Maître sur mon esprit aussi.

Il s'amusait. Comme il avait toujours aimé le faire.

Mais lui, lui était dans un état bien plus déplorable que le mien. Je n'avais pas besoin de mes yeux pour le voir. Son aura... son aura n'était qu'un très mince filet.

Son corps était au bout.

C'est ce que je lui avais fait. Ce que notre combat lui avait coûté. Parce que cette fois-là, ça avait été physique.

Et j'avais brisé son corps.

J'avais pensé qu'il s'en était remis, je n'aurais jamais imaginé qu'il se retrouverait ainsi ; aussi amoindri. Mais cela ne le désavantageait en rien.

Parce que son pouvoir, sa force, n'avait jamais rien eu de physique. Loin de là.

Alors pour lui, son corps n'avait jamais été rien de moins qu'une entrave. Son corps... son corps n'était rien d'autre qu'une enveloppe.

— Je ne pensais pas que tu me trouverais si facilement, Elijah.

Sa voix dans ma tête était la seule chose que j'entendais vraiment. Tout ce qui se passait autour n'avait que peu d'importance.

J'étais coupé de Liam.

J'étais coupé d'Amalia.

J'étais coupé du monde.

Mais je n'oubliais pas. Je n'oubliai pas qu'il fallait que je tue le Maître pour Amalia. Mais aussi pour les autres Chasseurs. Même pour Liam.

Mes propres désirs n'entraient plus en ligne de mire depuis très, très longtemps au final.

— Un esprit puissant dans un corps faible, Maître.

Son rire, dans ma tête.

— Alors nous sommes égaux sur ce point, n'est-ce pas ?

En cet instant, nous étions plus qu'amoindri tous les deux. Nos corps semblaient être arrivés au bout. Mais je n'avais pas besoin de mes jambes, ni même de mes bras pour lutter. C'était un combat qui se jouerait – qui était en train de se jouer -, sans qu'aucun de nous n'ait à bouger.

Il était question de celui avec l'esprit le plus puissant. Il était question de maîtrise de soi.

Et de pouvoir.

C'était toujours une question de pouvoir. Il ne restait toujours que ça.

C'était ainsi depuis la nuit des temps. Depuis que j'étais enfant. Que ce soit chez les loups ou chez les Chasseurs. Que ce soit chez les sorciers ou même chez les humains.

Le pouvoir.

Celui de l'argent ou celui qui venait avec notre nature de surnaturel.

— J'espère que malgré la douleur, tu arriveras à rester concentrer, Chasseur.

— Votre corps n'est que souffrance aussi, Maître. Je n'ai pas besoin de mes yeux pour le voir.

— Oui. Arkham disait souvent de toi que tu voyais mieux que quiconque. La cécité te va bien, Elijah.

DE SANG ET D'ARGENT T1 Never let it disappear [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant