♦ 53 ♦

8.7K 1.1K 132
                                    

Elijah

Son rire m'enveloppa complètement et même le bruissement des branches des arbres me sembla complètement secondaire.

J'aimais ce son.

Par-dessous tout. Amalia riait peu. Pas parce qu'elle était malheureuse ou triste, mais parce qu'elle n'était pas comme ça.

Nous avions eu peu de temps ensemble, avant que tout cela n'arrive et même aujourd'hui, mais chaque minute passer tous les deux nous rendait plus proches et surtout, nous poussait à nous connaitre mieux.

Nous apprenions à nous connaitre. Doucement.

Et nous étions des compagnons maintenant, alors avec le temps et les années, nous ne serions presque plus qu'une seule tête pensante. Parce que nous étions des âmes sœurs et que dans une autre vie, nous avions déjà été ensemble.

Je souris alors qu'elle ne faisait plus un bruit, cachée quelque part tout près de moi. Je la sentais à travers notre lien. Je sentais son parfum porté par le vent.

Le vent qui m'enveloppait. Et le vent qui chuchotait toujours à mon oreille, m'apportant des sons et des informations précieuses. Je n'avais qu'à écouter. Je n'avais qu'à le laisser me prendre et m'entourer et alors, tous les secrets seraient dévoilés. J'avais l'impression que je n'avais pas fait cela depuis une éternité. Et c'était le cas. Plus d'un an. Plus d'un an que je n'avais pas écouté.

C'était presque... nouveau. Pas vraiment une renaissance, mais presque. Je levai la tête et inspirai doucement.

Je me sentais bien.

J'étais moi-même ainsi et c'était incroyable. Tellement bon, tellement fort.

Enfin, je sentais de nouveau la terre et le murmure de chaque chose comme je l'avais toujours fait. Et ça ne faisait pas mal, ça ne m'agressait pas.

C'était parfait.

Tout semblait être comme ça avait toujours été. Mon être tout entier captait chaque chose, chaque détail avec une précision qui n'avait rien d'humain.

Oui.

Je sentais Amalia. Sur ma gauche, derrière un arbre. Et ce n'était pas seulement son parfum qui me la montrait, ou les battements de son cœur ou encore sa respiration. Notre lien aurait pu être utile aussi, mais là encore, ce n'était pas lui.

Son aura brillait. Elle étincelait de couleurs et de pureté. Un surnaturel pouvait étouffer sa présence et passer totalement inaperçu, mais personne n'était capable de cacher son aura. Parce qu'elle était toujours là, autour de la personne. Et qu'elle ne pouvait disparaitre que quand la mort venait, que lorsque la faucheuse avait fait son travail. Mais il y avait très peu de personnes qui pouvaient percevoir l'aura des gens et donc qui savaient cela. Mais moi, c'était le cas. Alors, il était rare qu'on puisse se cacher de moi.

— C'est trop facile, tu sais ? dis-je.

— Tu triches, c'est normal !

Je ris et secouai la tête. Mes cheveux caressèrent ma nuque :

— Je suis aveugle, je fais avec ce que j'ai, petite louve.

— Vrai. Mais ça ne change rien. Il faut quand même que tu m'attrapes.

Elle se mit à courir, ses pieds pulsants sur la terre, cassants des brindilles au sol.

— Tu es aussi bruyante qu'un pachyderme.

Amalia éclata de rire. Elle était déjà plus loin que moi, mais j'aurais pu chuchoter qu'elle m'aurait quand même entendu. Et même si je l'avais simplement pensé, elle l'aurait perçu. C'était ça qu'être des compagnons, c'était ça que d'avoir ce lien.

DE SANG ET D'ARGENT T1 Never let it disappear [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant