♦ 51 ♦

8.6K 1.2K 292
                                    

Elijah


C'était comme si j'étais capable de tout percevoir, dans les moindres détails. Chaque grincement de bois dans cette... maison. Chaque souffle d'air dehors et chaque respiration. Il n'y avait que ça. Et les battements bien trop douloureux de mon cœur. C'était comme s'il était dans ma gorge, je sentais chaque battement comme si c'était un tremblement de terre. Et je n'arrivais pas à me calmer, je n'arrivais pas à respirer comme je le voulais où à m'arrêter d'entendre...

Entendre... entendre... entendre...

Je voulais que ça s'arrête. Je voulais que tout s'arrête.

J'avais mal. Bien trop mal pour que ce soit réel. Et je n'arrivais pas à...

Ma tête allait exploser. Je n'en pouvais plus. Trop de douleur d'un coup. Il y avait trop de choses d'un coup !

— Ça fait mal !

Ma voix... je ne la reconnaissais pas.

Ce corps... me paraissait étranger.

Je ne savais pas qui j'étais. Et je ne savais pas qui était cette femme qui me parlait. Je ne voyais rien. Tout était noir. J'étais dans l'obscurité et il n'y avait que la souffrance.

Je voulais que ça s'arrête. Je voulais qu'on arrête la douleur.

Je posai mon front contre le sol et je retins le cri qui montait.

Je voulais savoir qui j'étais.

Je voulais savoir pourquoi j'avais si mal.

Je voulais savoir pourquoi je ne voyais rien.

Trop de voix autour de moi.

Et ce prénom qui revenait sans cesse.

Elijah. Elijah. Elijah !

— Il a trop mal, Liam. Il faut... fait quelque chose !

Je serrai le poing.

Boom. Boom. Boom.

Des voix. Des paroles. Le ton qui montait. Et je ne comprenais pas. Et je ne voulais pas comprendre. Parce que je n'arrivais pas à me souvenir, à me souvenir de qui j'étais. De qui était cet Elijah que tout le monde appelait.

— Pourquoi est-ce que tu as de tels livres ici ? demandai-je en sentant les lettres sous mes doigts.

J'aimais cette sensation. J'aimais pouvoir lire un livre sans mes yeux, mais simplement en touchant les mots, en touchant les pages. C'était incroyable. Presque magique à mes yeux.

Il fut à côté de moi et reprit le bouquin d'entre mes mains. Il le rangea à sa place, toujours sans un mot.

Son aura était étrange.

Nostalgique.

Il regrettait. Il avait peur.

— Je ne te laisserais pas là-bas, Elijah. Je suis peut-être un foutu égoïste, mais tu es mon Aelis et à la fin, même la meute ne pourra rien pour toi.

Je ne bougeai pas, penchai légèrement la tête.

— Tu n'as jamais été un loup. Tu es un Chasseur et mon Aelis. Tu m'as demandé de... te faire des choses atroces et je les ai faites. Je ne regarderais pas Nohlan essayer de te sauver de ta propre folie. Je n'attendrais pas qu'il essaye de sauvegarder ton loup.

DE SANG ET D'ARGENT T1 Never let it disappear [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant