DE SANG ET D'ARGENT T1 Never let it disappear [Terminée]

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Elijah

Ouvre les yeux. Ouvre les yeux. Ouvre les yeux.

Ça raisonnait dans ma tête alors que l'aura du Maître semblait totalement recouvrir celle d'Amalia. Mon cœur pulsait au rythme de ses mots. C'était comme si en cet instant, il n'y avait que ça qui comptait, que ça qui importait.

Ouvrir les yeux.

Regarder le Maître. Et tout prendre.

La connaissance.

Et le pouvoir.

La magie.

Et la puissance.

Tout voler comme je l'avais fait avec tellement de gens.

Avec Zarkan.

Avec ces nécromanciennes.

Avec cet Oracle.

Et avec tellement d'autres.

Et à chaque fois il restait quelque chose d'eux en moi. Un fragment d'âme. Et c'était comme la gangrène, ça me pourrissait de l'intérieur. Petit à petit, ça me prenait ma raison.

Ouvrir les yeux.

Pas quand il y avait Amalia. Pas quand elle était là, juste devant moi. Parce que je ne voulais pas lui faire ce que j'avais déjà fait trop de fois. Pourtant, il y avait cette voix dans ma tête qui me disait que mon regard avait déjà croisé ses yeux et pourtant, elle était encore bien là, bien elle.

Pas une voix. Mon loup.

Lui, il avait compris. Je pouvais ouvrir les yeux et regarder Amalia. Ça ne lui ferait rien. Ça ne lui prendrait rien. Tout comme si je le faisais avec Liam.

Parce que nous étions liés.

Lui et moi.

Amalia et moi.

Et ce lien les protégeait tous les deux de cette malédiction que représentait mon regard. Alors oui, je pouvais ouvrir les yeux et je pouvais la regarder. Je pouvais la regarder parce que je mourrais d'envie de le faire.

Voir son visage.

Voir ses yeux.

La voir elle, tout simplement.

Liam était la dernière personne que j'avais vue et cela remontait à tellement de siècles. Et Amalia était la seule personne que j'avais envie de voir. La seule avec qui je voulais plonger réellement mon regard dans le sien.

Et cela n'était jamais arrivé avant.

Mais avant, elle n'avait pas été là.

Mon Ama.

Celle dont j'aurais aimé partager la vie pour toujours. Que j'aurais aimé protéger. Que j'aurais aimé chérir et serrer dans mes bras.

Elle et aucune autre.

Parce qu'elle avait empli mon cœur et mon âme. Parce qu'elle avait su me toucher comme jamais, jamais personne ne l'avait fait et encore moins une femme. Et parce qu'elle tenait mon loup entre ses mains. Aussi bien que Nohlan le faisait.

Et même en sachant que j'avais tué sa mère de mes propres mains, même en sachant que je l'avais renié sans même le savoir, je ne pouvais me défaire de ce désir si grand, si puissant.

Alors que je savais très bien, au fond de moi que cela n'arriverait pas.

Tout simplement.

Parce que ce combat allait tout me prendre à moi.