DE SANG ET D'ARGENT T1 Never let it disappear [Terminée]

♦ 13 ♦

Elijah

— Liam n'est pas un Chasseur de confiance. Il ne le sera jamais. Et c'est bien dommage parce qu'il est le plus doué. Son père n'est autre que Virgil. Un très, très bon manipulateur d'Ombres. Avant l'arrivée de son fils, il était le meilleur.

Liam n'était aimé de personne. Cela n'était un secret pour personne. S'il n'avait pas été aussi puissant, il serait déjà six pieds sous terre à n'en pas douter.

— J'aimerais dire que c'est notre meilleur élément, mais pour cela, il faudrait qu'il soit complètement dévoué à la cause, comme toi.

Je ne bougeai pas. Me contentai de le fixer, comme toujours.

— Si... un loup tuait son jumeau...

Il sourit. Il sourit comme s'il venait d'avoir une idée particulièrement brillante.

Tuer Louis.

Tuer le jumeau pour atteindre le Chasseur en Liam.

Un loup ?

Un loup capable de s'approcher de Louis sans même éveiller les soupçons de Liam...

Une deuxième trahison.

— Tu pourrais le faire, n'est-ce pas ?

J'y réfléchis un instant.

Si je pouvais le faire ? Il fallait être suffisamment proche de Louis pour porter le coup fatal. Liam ne devait pas le sentir venir.

Bien sûr que c'était possible. Il n'y avait même rien de plus facile.

— Oui.

Mais pouvoir le faire et vouloir le faire était deux choses bien différentes. Pourquoi les Chasseurs ne pouvaient-ils pas accepter que Liam n'était pas comme eux ? Qu'il se fichait de tuer des loups depuis longtemps maintenant.

Depuis son premier soi-disant massacre.

— Tu sais sa plus grande faiblesse, n'est-ce pas, Elijah ?

Il était devant moi. Il n'osait me toucher, mais me regardait avec convoitise. Je détestai cela.

L'horreur, le dégoût ou la convoitise.

Zarkan et Liam n'étaient pas comme eux. En chacun d'eux, il y avait quelque chose de différent. D'unique.

Les peurs et les faiblesses des gens, mais aussi leur histoire et leurs rêves, je les savais. Il me suffisait de regarder.

Et je savais.

Il en était de même pour le chasseur devant moi. La soif de pouvoir serait sa propre perte un jour.

— Tuer Liam serait du gâchis.

Il n'y arriverait même pas lui-même.

— Je veux sa soumission. Comme j'ai eu celle des autres et la tienne.

Je baissai la tête.

— Salut Eli.

La voix de Marina me ramena dans la réalité.

Je ne l'avais même pas senti approcher ou même entendu. Elle se mit sur la pointe des pieds et déposa un baiser sur ma joue. Elle sentait le printemps, elle était comme un souffle d'air frais. Elle était celle qui brisait les chaînes et qui ouvrait ses bras. Je le lui avais dit une fois et cela l'avait faire rire quand Liam c'était contenté de soupirer et sûrement de lever les yeux au ciel.