Bonus * 1 *

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L'argent était une des choses qui motivaient le plus les hommes. Je l'avais très vite appris. Tout comme j'avais compris très rapidement que la connaissance était une source de pouvoir. Une source parmi tant d'autres. Je savais aussi que les hommes avec des secrets très bien gardés et que j'avais une fâcheuse tendance à tout vouloir connaitre. C'était sûrement un de mes grands défauts.

Je terminai d'enfiler la robe que j'allais porter pour ce soir. Le décolleté était plongeant, assez pour être audacieux, mais pas vulgaire. J'avais un corps qui était assez bien entretenu pour me permettre de porter ce genre de vêtement. Avec un père comme le mien, je me devais d'être présentable quand il m'emmenait. J'avais rarement envie de me rendre dans ces soirées où les hommes faisaient simplement un concours pour voir qui pourrait aligner le plus d'argent. Certes, au profit d'une association grâce à une vente aux enchères, mais cela ne changeait rien. Les hommes de pouvoir étaient tous attirés par une seule chose : l'argent et la manière de le faire fructifier. La célébrité allait de pair avec ce besoin d'être reconnu comme le plus gros dominant de la cour de récréation.

Je fermai le bracelet à mon poignet et m'assis sur le bord de mon lit. L'appartement dans lequel je vivais était en fait un duplex. J'avais pratiquement cent mètres carrés de surface habitable, dont trente à l'étage. J'enfilai mes chaussures et clipsai l'attache sur ma cheville. Le talon était diablement fin et haut, mais j'avais un faible pour ça. Au fil des soirées, vous appreniez à faire avec ce que vous deviez porter. Malheureusement pour moi, lorsque mon père m'emmenait pour ma propre célébrité m'ennuyaient. Je m'étais donc découvert une passion.

J'étais très loin d'être matérialiste. J'étais intéressée par la science depuis ma plus tendre enfance. J'avais toujours cherché à comprendre le monde qui m'entourait. Je voulais savoir comment tout fonctionnait. Le four. La voiture. Les humains. Le corps humain. Jusqu'à l'ADN qui créait nos cellules et ce que nous étions. C'était une valeur sûre qui possédait des mutations que l'on pouvait tenter d'expliquer et d'interpréter.

Je faisais partie de ces personnes qui croyaient ce qu'elle voyait uniquement et non pas ce qu'on leur racontait. J'avais décidé donc de faire mes propres recherches. C'était aussi pour cela que j'étais une des scientifiques les plus connues de la côte Est des États-Unis et que je devais porter ce genre de chaussure.

Depuis toujours, j'étais intéressée par la façon dont l'ADN nous donnait des caractéristiques particulières. Toutes plus changeantes et à la fois semblables. Nous avions tous le même foie, mais nous n'avions pas tous les mêmes cheveux. Les variantes revenaient : comme la couleur. Seulement, ce qu'on en faisait et ce que nos organes devenaient entre nos mains étaient totalement différents. Tellement de combinaisons possibles.

Et pourtant une exception : il existait sur cette planète une chose qui ne connaissait aucune variante. L'ADN des jumeaux.

J'en avais fait ma thèse, mon travail, ma vie.

Au-delà du fait d'être une personne méticuleuse et terre-à-terre, j'étais très intéressée par l'histoire que chaque culture offrait à ce phénomène qui me passionnait et qui me faisait vivre.

Je descendis mes escaliers et observai mon appartement. À ma droite, il y avait le salon. Un immense canapé d'angle en cuir blanc rehaussait la couleur taupe des murs. Je pivotai sur ma gauche, traversant ma salle et longeant ma cuisine et le bar qui la séparait du reste. Je poussai lentement la baie vitrée qui donnait sur une annexe que j'affectionnais tout particulièrement.

Les livres s'enchainaient sur de grandes étagères qui allaient du sol au plafond. Des revues. Des ouvrages anciens. Des dictionnaires de médecin, de sciences. Il y avait de tout. La pièce faisait la taille d'une terrasse, mais je l'avais fait fermer pour pouvoir aménager ma bibliothèque ici. Sur la gauche se trouvait un siège, très confortable, ainsi qu'un autre canapé afin de pouvoir lire en toute sérénité. J'avais aussi installé de grands stores en bois pour protéger les livres de la lumière de la lune, comme celle du soleil.

DE SANG ET D'ARGENT T1 Never let it disappear [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant