DE SANG ET D'ARGENT T1 Never let it disappear [Terminée]

♦ 47 ♦

Elijah

Tout était une question de parfait timing.

Il fallait... il fallait que tout soit fait au bon moment. Il fallait que je reprenne le contrôle le temps de pouvoir ouvrir mes yeux, juste le temps de pouvoir faire exploser mon pouvoir, ma malédiction.

Il fallait que je saisisse le moment.

Rien d'autre ne comptait.

Rien d'autre ne devait compter.

Ni mon Aelis à mes côtés.

Ni les cris, les supplications d'Amalia. Je ne devais pas me concentrer sur elle. Je ne voulais pas percevoir sa souffrance et sa peur. Parce qu'elle avait compris avant que je n'aie le temps d'agir et elle savait ce que je voulais faire.

Ce que j'allais faire.

Parce qu'au final, c'est ce qui devait être fait. Et même un Oracle n'aurait pu entrevoir cela.

— Je t'en prie...

Ma détermination vacilla.

Et l'emprise de Maître se fit de nouveau plus forte, beaucoup plus puissante. La voix d'Amalia m'enveloppait, me touchait. C'était comme si elle était là, comme si sa peau était contre la mienne et me volait tout comme aucune autre femme ne l'avait jamais fait.

Il y avait une chance que ça ne marche pas.

Il y avait réellement une chance pour que je ne m'en relève pas. Et ce n'était pas parce que Liam et Amalia étaient trop faibles, mais parce que peut-être, je ne tiendrais tout bonnement pas le choc. Mon corps... mon corps était dans un état terrible et si je m'en sortais, il lui faudrait des mois pour être guéri de tout cet argent.

Oui, si je m'en sortais.

Mais... Amalia avait raison. J'étais faible. Beaucoup trop faible. Et mon loup ne pouvait pas plus puiser dans leurs énergies. Ce n'était pas possible.

Le bon moment.

Et il fallait qu'il arrive vite. Avant que la douleur ne fasse elle-même voler en éclat mon esprit, ma conscience.

Amalia hurla alors que des griffes invisibles faisaient vibrer mes liens.

— Tu n'as pas le droit de mourir, Elijah, souffla la voix de Liam.

Si j'avais pu, j'aurais souri. Pas le droit de mourir ? Seul un idiot d'Aelis pouvait dire cela, n'est-ce pas ?

— Fais ce qui doit être fait et... reviens.

Revenir.

— Ne me laisse pas...

Amalia.

Mon Ama... Précieuse... elle l'était. Parce qu'elle était ma compagne. Et que nous loups étaient liés. Et elle était mon... âme sœur, même si cela était encore très dur à... Mon âme sœur.

Deux âmes liées depuis la nuit des temps. Dans une vie antérieure, nous avions été ensemble. Dans une vie antérieure, nous nous étions aimés.

Elle et moi.

Mon Ama. Mon Ama...

Si ça ne marchait pas... si j'échouais à me retenir à nos liens, je... je l'abandonnerais. Et je la renierais encore plus que je ne l'avais déjà fait.

Est-ce que... Est-ce que c'était la bonne chose à faire ? Ne pouvais-je... Ne pouvais-je pas être égoïste une seule fois dans ma vie ?

— ELIJAH !