33. Attirance incontrôlable

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Ryan,

Maison des Thêtas,

Bordel ! Même si je lui ai demandé de poursuivre, je n'arrive plus à détacher mon regard de l'endroit où est supposé être le tatouage. Quelle petite coquine ! Elle s'est fait tatouer à la lisière de son pubis et tout ce à quoi je pense, c'est à quoi ça ressemble.

— Je crois que j'aurais dû t'annoncer que j'avais un tatouage à la fin de mon histoire.

Sa voix moqueuse me ramène à la réalité. Je le crois aussi parce que, je n'arrive plus à me concentrer. Pourtant, ce qu'elle me raconte est d'une importance capitale pour la comprendre mais surtout, d'une tristesse à en fendre l'âme.

Cette fille mourra sans jamais savoir ce que ça fait d'être aimée par ses parents. Ma sœur est morte jeune, mais elle a eu la chance d'être entourée et aimée plus que tout au monde. Bon sang ! Si mes parents savaient ce que faisaient subir les Stone à leur propre chair, ils seraient furax ! Mon père serait même capable de cesser toutes relations d'affaires avec Charles et de pourrir sa réputation au club. Ce serait bien fait pour lui, mais Jenna n'aurait plus de moyen de pression sur sa famille. Que deviendra-t-elle alors ? Devra-t-elle vendre son corps comme elle l'a prédit à son paternel ? Je refuse d'être responsable de ça !

— Donc, tu menaces ton père pour qu'il finance tes études ?

— Oui, et ma voiture. Et pour qu'il me verse une belle rente tous les mois. Il pense que j'ai un train de vie démesuré mais pas du tout ! Je mets de côté au cas où...

Elle n'a pas besoin de finir. J'imagine que c'est au cas où il mettrait sa menace à exécution. Soudain, un souvenir me revient.

— Pourquoi ton père t'a menacée de te couper les vivres le soir de Noel ?

Ses grands yeux d'un bleu extraordinaire sont sceptiques avant qu'une étincelle de compréhension ne les traverses. Elle lâche un petit rire. Elle est tellement belle !

— C'est sa menace habituelle dès que je fais quelque chose qui lui déplaît. Mais comme tu as pu l'entendre, je ne me laisse pas faire. Enfin, plus !

— Et ce soir là, qu'est-ce que tu as fait ?

Elle se mord les lèvres avant que ses yeux ne s'embuent. Elle baisse la tête mais je la relève en maintenant son menton d'une main. Sa tristesse me brise le cœur. J'ai envie de l'embrasser.

— Dis-moi, je lui ordonne d'une voix douce alors qu'elle hésite visiblement tant elle a honte.

Mon envie d'elle s'accrut. Elle sort le bout de la langue et ma verge tressaute. Je deviens à l'étroit dans mon jean. Mais ce n'est pas le moment, merde !

— J'ai cru que l'espace d'une soirée, ils...

— Ils ?

Elle déglutit de façon audible. Elle semble honteuse d'avouer ce secret.

— Ils voudraient bien de moi pour les fêtes.

Mon mouvement de recul lui fait baisser la tête. Ce n'est pas vrai ! Impossible ! J'en reste bouche bée tellement cela me paraît improbable. Alors, j'avais tout faux ce soir là ! J'ai accusé Jenna de faire souffrir ses parents le soir de Noel, de se montrer ingrate, de ne pas vouloir passer les fêtes avec eux. J'avais vu la peine dans les yeux de Madame Stone et j'ai maudis sa fille... sans savoir qu'elle était la victime dans tout ça.

— Alors, au moment où tu as ouvert la porte...

— Je venais de me faire foutre dehors.

— Mais notre arrivée à tout chambouler, je devine.

Ne me résiste pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant