15. Notre belle famille !

507 62 14
                                    

Jenna,

Maison familiale, San Francisco

Claquer la porte de la maison de mes parents dans un bruit sourd alors que j'ai une gueule de bois phénoménale n'était pas une bonne idée. Je grimace tandis que les échos résonnent encore dans mon crâne. Aïe, ça fait mal !

— Bonjour ma chérie !

Mon sourire grimaçant accueille une femme d'une cinquantaine d'années aux cheveux noirs tirés en chignon. Son visage à la peau mate et ses yeux noirs reflètent la tendresse qu'elle éprouve à mon égard. Diana ou plus communément, Didi, comme l'appelons mon frère et moi est notre gouvernante. Ma sœur Meg, n'a jamais voulu s'abaisser à copiner avec le personnel. Pourtant Didi travaillait ici bien avant que Meg soit née, soit environ une bonne trentaine d'années. Je ne sais pas comment elle a fait pour supporter non seulement mes parents, mais aussi Meg pendant tout ce temps ! Le point positif de ce travail, c'est qu'elle est logée, nourrie et blanchie, et qu'elle peut donc envoyer de l'argent à sa famille restée au Mexique.

— Oh ! Toi, tu as une migraine ! constate-t-elle avec un doux sourire et son accent prononcé. Soirée trop arrosée ?

Je hoche la tête avec un petit sourire contrit, me souvenant de ladite soirée. Je me suis éclatée ! Je me rappelle avoir bu plusieurs verres du délicieux cocktail préparé par Cameron et avoir dansé jusqu'au bout de la nuit. Mais ce dont je me souviens surtout, c'est que Ryan voulait m'empêcher de partir avec Andrew. Sur le coup, j'étais partagée entre le plaisir de le voir s'inquiéter pour moi, et la rancœur qui m'habitait depuis qu'Ashley m'avait rapporté ses propos. Conclusion, quand il a essayé de me retenir, j'ai réagis spontanément : en lui crachant son bordel à la gueule. Mais avec classe !

Je suis ensuite partie avec Andrew que j'ai abandonné aussitôt la porte d'entrée passée. Il m'a traitée d'allumeuse, de salope, etc., etc.... mais je m'en fichais comme d'une guigne ! Je suis ensuite rentrée avec mes sœurs, toutes dans un état plus ou moins semblable au mien. Nous avons chanté et dansé pieds nus dans les rues du campus. C'était génial ! Enfin, ça l'était moins quand je me suis réveillée ce matin...

— Qu'est-ce que tu fais là, ma belle ? me demande Didi, interrompant ma rêverie. J'imagine que tes parents ne sont pas au courant de ta venue ?

— Je n'en ai que pour quelques minutes, je dois récupérer des affaires de cours dans ma chambre. Et comme je sais qu'ils sont au club tous les samedi après-midi...

— Dans ce cas, va vite chercher tes affaires. Je te prépare une petite mixture pour ta tête en attendant.

— Merci Didi, dis-je en l'embrassant sur la joue.

— File ! me répond-elle en me donnant une petite tape sur les fesses.

Je monte les escaliers quatre à quatre et me dirige vers ma chambre. Je dois récupérer des cours de l'année précédente pour aider quelques unes de mes sœurs, ainsi qu'un livre que m'a donné Brook et qui m'aidera à gérer la cérémonie d'intégration des nouvelles sœurs. Aussitôt fait, je fourre le tout dans un sac à dos Michael Kors, et file vers la cuisine d'où me parvient déjà la voix de ma gouvernante suivie de celle d'Archi, notre cuisinier.

Diana est la seule et l'unique figure maternelle que j'ai. Elle s'est d'avantage occupée de moi que ma propre mère. Elle m'a prise sous son aile, cachant mes bêtises à mes parents, me réconfortant lorsque j'étais triste, nettoyant mes blessures... Une vraie maman poule qui s'est prise d'affection pour la petite fille seule que j'étais. Elle-même n'a jamais eu d'enfant. J'imagine que la vie ne lui en a pas donné l'occasion. Résultat, elle me considère comme sa petite fille chérie et je remercie chaque jour le ciel d'avoir mis cet ange sur mon chemin.

Ne me résiste pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant