27. Juger sans connaître

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Jenna,

Maison des Stone,


Merde ! Comment a-t-il su ? Impossible qu'il ait tout deviné ! Il ne peut pas être aussi intelligent !

— Je ne vois pas de quoi tu parles.

Ma voix n'est pas très assurée et je sens mon corps trembler sans discontinuité, mais je ne sais pas quoi faire. Je ne peux que jouer les innocentes en espérant que mes larmes ne passent pas le barrage de mes paupières.

— Tu n'étais pas là pour Thanksgiving.

— Et alors ?

— Et ce soir, tu étais sur le point de partir en pleurant quand tu nous as ouvert la porte d'entrée.

— Pardon ? Je ne le crois pas, non. Tu te fais des films.

— Je n'ai pas rêvé, Jenna, insiste Ryan en avançant vers moi. Tu avais les yeux brillants et tu étais bouleversée.

Je déglutis et ravale mes larmes. Je pensais qu'il n'y avait pas fait attention mais je me trompais. Il a bien remarqué mes yeux rouges quand je me suis fait mettre à la porte.

— Tu te trompes, je maintiens avec assurance, je n'avais aucune raison de pleurer.

— Ah oui ? Et quand tu as dit à ton père que tu n'avais pas à faire semblant et qu'ensuite, il t'a menacée de te couper les vivres ?

J'écarquille les yeux. Oh non, il en a plus entendu que je ne le pensais. J'espère qu'il n'a pas appris que je me faisais maltraiter par ma famille !

— C'est beau d'écouter aux portes ! je raille.

— Ta mère m'avait envoyé vous chercher et vous étiez en train de vous disputer. Je ne voulais pas vous interrompre.

— Non, tu as préféré nous espionner. Et si tu as bien écouté de tes petites oreilles baladeuses, tu sais que je manipule mon père pour qu'il cède à tous mes caprices !

— Je ne te crois pas !

— Ah ? Et depuis quand tu ne peux pas croire que je sois si mauvaise, moi la garce superficielle et égoïste. Moi, la fille stupide et sans scrupules. La peste laide à l'intérieur !

Merde ! Une larme m'échappe et je me détourne pour la lui cacher. Ce n'était pas prévu ! Ryan n'était pas censé débarquer dans la cuisine, partager mon dessert et décrypter le comportement honteux de mon paternel et de sa peste de gamine alors que je suis déjà au plus bas. Didi et Archi ont réussi à me faire ravaler mes larmes, mais Ryan lui, a complètement détruit leur travail.

Je reprends les restes de ma buche et continue à engloutir quelques bouchées, prétendant avoir oublié la présence du beau brun. Je dois retrouver mon calme et colmater mon cœur pour qu'il arrête de saigner. Je ne veux pas que Ryan voit à quel point je suis blessée.

Soudain, je sens un parfum viril et une chaleur réconfortante derrière moi. Je prétends ne pas la remarquer et finis mon gâteau. Alors que j'allais manger le dernier morceau, Ryan intercepte ma main et porte la cuillère à sa bouche. Je suis tellement estomaquée que je ne réagis même pas. Il ferme les yeux en gémissant de plaisir. Nom d'un sac Chanel ! Une chaleur insidieuse monte en moi et me fait rougir. Je donne un coup de coude dans le ventre du beau brun pour le punir de m'avoir piqué mon morceau, remarquant au passage la fermeté de son corps. Ok, le mec a des abdos.

Calme-toi, Jenna ! Ne laisse pas tes hormones prendre le dessus alors que tu es en danger de mort sociale ! Si Ryan découvre la vérité, tous le campus saura que tu es une pestiférée sous ton propre toit ! Et ça, il en est hors de question ! Tu as une réputation à tenir !

Ne me résiste pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant