Epilogue - Ryan

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Je tapote distraitement sur mes genoux, ne pouvant plus tenir en place. Mon corps est parcouru de frissons depuis que j'ai laissé Jenna sur le trottoir il y a deux semaines de ça. Peter me fait un énorme sourire.

— On dirait que tu es à deux doigts de sortir de la voiture pour la rejoindre au plus vite.

Je soupire en passant une main dans ma courte barbe. Je suis excité comme un malade.

— Evite de lui sauter dessus dès le contrat signé. Henry serait affolé.

Peter se moque tandis que j'essaye de me calmer en contrôlant ma respiration, mais bon sang ! Je suis tellement pressé de retrouver Jenna ! Cinq ans ! Cinq ans à me demander ce qu'elle devient, comment elle se porte et surtout, avec qui elle rentre le soir. Cinq ans à craindre qu'elle ne trouve un mec et fasse sa vie sans moi, même si elle disait se consacrer uniquement à son travail prenant. Heureusement que son frère me tenait informé de tous ses faits et gestes. Ah oui, James et moi sommes devenus amis à force de se parler au téléphone dans le dos de ma blonde.

Le jour où nous nous sommes quittés, j'avais l'impression de perdre une partie de moi, comme le jour où j'ai perdu ma sœur. Je retenais difficilement mes larmes alors qu'elle-même pleurait. Je me suis senti tellement malheureux, que j'ai cru faire une dépression. L'été qui a suivit le départ de ma belle, je me suis plongé dans la fête et me suis étourdi dans des nuits d'alcool et de débauche pure. Quand je suis revenu à Stanford, je l'ai cherchée, partout, alors que je savais qu'elle ne reviendrait pas. Mais je ne sais pas, peut-être que j'avais encore l'espoir qu'elle ait changé d'avis au cours de l'été. N'ayant pas eu d'autre choix, j'ai fini par accepter son absence. C'était dur. Tout me rappelait elle. Ses sœurs, leur maison, les fêtes, leur maudit carwash caritatif, les restaurants du campus et même l'amphi où nous avions cours ensemble. Tout me ramenait à elle. Mes frères ont essayé de me remonter le moral comme ils le pouvaient mais c'était inutile. Voir Chad, Matt et Cam euphorique de leur bonheur conjugal n'a pas facilité les choses. Résultat, j'ai passé tout mon temps libre en dehors du campus.

Je ne vous cache pas que beaucoup de filles ont tenté de me séduire, dont une Rose que je ne peux plus blairer et qui a été bannie de sa sororité lorsque les Kappa ont découvert son double-jeu (encore une fois, merci Ashley et sa grande gueule de pélican !), mais je n'ai pas succombé... du moins, pas aux filles du campus. J'allais ailleurs pour tirer mon coup en vitesse et sans la moindre émotion. Le pire, c'est que plus j'enchaînais les coups d'un soir, plus je me rendais compte de ce que j'avais perdu au départ de Jenna. J'ai vite compris que c'était elle et personne d'autre. Je suis heureux qu'elle veuille toujours de moi. Le fait qu'elle ai gardé son bracelet me le prouve.

— Je vous souhaite tout le bonheur du monde, Ryan. Cette jeune femme est parfaite pour toi et puis, elle est splendide ! Ces yeux ! Ah, ces yeux ! On pourrait gravir l'Everest pour ses magnifiques prunelles !

J'éclate de rire alors que je me souviens de tous ces soirs où j'ai grimpé sur le toit des Thêtas rien que pour contempler son splendide regard. Je secoue la tête en traitant mon patron et ami de vieux pervers.

Peter Erschel est un éminent professeur spécialisé dans la recherche génétique. Ses écrits et ses trouvailles l'ont rendu célèbre dans le milieu médical. Je l'ai rencontré lors de ma cinquième année à Stanford. Il nous enseignait la bioéthique. Il a très vite vu mon intérêt pour sa matière et m'a rapidement pris sous son aile. Résultat, quand j'ai obtenu mon diplôme, il m'a proposé une place dans son centre de Chicago. J'ai accepté, trop heureux de travailler pour un tel homme et son incroyable projet, mais aussi, de me rapprocher de New York.

Nous avons travaillé d'arrache-pied, comme des forcenés et sommes arrivés à un résultat plus que satisfaisant. Bien sûr, il faudrait encore des années afin que l'ADN soit parfaitement sécable et surtout, réparable. Mais nous sommes sur la bonne voie. Cette avancée pourrait guérir n'importe quelle maladie.

Ne me résiste pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant