Blow it in the wind

twenty

Je suis rentré chez moi immédiatement. Totalement énervée contre moi même. Pourquoi j'ai ouvert ma gueule? Pourquoi j'ai fais le con, je lui ai fais vraiment mal, je l'ai senti dans son regard. Pourquoi j'ai couché avec cette meuf tout simplement? J'avais que Dany en tête, j'avancais tranquillement avec elle, ça allait peut-être aboutir à quelque chose, qui sait? J'ai fais n'importe quoi avec elle. J'ai tout fait de travers et ça me fout le démon. Si seulement j'avais tout fait dans l'ordre, on serait peut-être ensemble au jour d'aujourd'hui. Mais je suis comme je suis, c'est-à-dire un gros con. J'aurais pas du la laisser s'attacher à moi et j'aurais pas dû m'attacher moi non plus. Ouais, je suis totalement attachée à elle. Elle m'a piquée, je peux plus rien faire, je suis coincé. Je m'allonge sur mon lit et passe ma main dans mes cheveux. Je soupire, je me dis que elle et moi c'est encore plus enterré qu'au départ. On frappe à ma porte. Non, là je veux voir personne. Mais la porte s'ouvre quand même. Ma mère.

Maman, en s'asseyant sur mon lit - Comment tu vas?

Moi - Et toi? Ça va?

Maman - Je vais bien, oui. Toi ça à pas l'air d'aller.

Je soupire. Je veux juste être tranquille en fait. Je sens que la discussion va être chargée parve que l'expression sur son visage en dit long sur son état d'esprit. Elle passe une main sur mon visage et sourit tendrement.

Maman - Tu sais, j'ai jamais regretté de t'avoir choisi toi dans cet orphelinat. Mais j'ai toujours regretté de ne pas avoir su trouver les mots pour te canaliser et te rassurer. Je voulais vraiment que tu me vois comme une seconde chance et pas comme une inconnue qui cherche à t'arracher de tes parents. Je me suis toujours blâmée intérieurement de pas être la mère que j'aurais voulu être pour toi. Je pensais réellement que tu nous détestais, que dès que tu aurais 18 ans, tu prendrais toutes tes affaires et que tu partirais sans jamais nous donner de tes nouvelles. J'en avais peur, tous les jours je pensais que je ne te reverrais plus le lendemain.

Moi - Je serais pas parti.. Même si je l'ai répété plusieurs fois, j'aurais jamais bougé. Je l'ai jamais montré mais je... Je me sentais bien ici et quand j'allais au foyer et tout bah, je voulais juste rentrer parce que déjà que je me sentais pas à ma place à la maison, je me sentais encore plus mal là bas. Et puis généralement, ils me parlaient même pas, je rentrais jamais, je passais la nuit dehors, ils s'en foutaient. Alors je vous le montrais pas, ça c'est sûr mais.. je vous appréciais. J'ai juste compliqué les choses.

Maman - J'ai bien vu que tu nous portais tout de même de l'affection quand tu nous as fait ton meaculpa lorsque j'ai annoncé mon cancer du sein. C'est bizarre comme sensation mais ça m'a fait du bien d'avoir ce cancer. Pas que j'aimais le fait d'être malade mais ça m'a permit de recevoir l'affection que je voulais depuis ces 10 ans. Je me sentais enfin comme une mère a tes yeux

Moi, en soupirant -  J'ai eu peur de te perdre et... tu es mon repère et je m'en veux d'avoir eu besoin de savoir que tu allais peut-être mourir pour avoir ce déclic. Et je me voyais pas sans toi dans la maison. Je suis désolé de pas avoir réagi plus tôt.

Je vois les larmes lui monter aux yeux, je me redresse et la prends dans mes bras. Je me remémore ce moment où elle nous a tous réuni dans le salon pour nous annoncer qu'elle avait un cancer du sein et qu'elle savait pas si elle allait s'en sortir. J'ai pas supporté, j'ai explosé en pleurs et je suis sorti de l'appartement. Je me voyais pas la voir partir, je voulais pas qu'elle me quitte. Toutes ces années elle m'a défendu quoi que je fasse. Elle se blamait elle plutôt que moi et je m'en voulais. Je ne voulais pas qu'elle ait cette image de moi, je voulais qu'elle sache a quel point je l'aime. C'était peut-être tard mais je ne voulais plus la guerre. Maintenant, Dieu merci, elle est totalement guérie. J'ai réellement eu peur de la perdre.