Chapitre XVI : Retrouvailles

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  La seconde proie d'Ilyam venait de lui échapper comme la première. Il n'était pas assez concentré, il le savait... Il décida alors de rentrer, voyant que le soleil était sur le point de se coucher. Alors qu'il parvenait à l'orée du bois, il entendit un faisan criailler derrière lui. Le jeune homme se retourna lentement, essayant de ne pas faire craquer les branches qui l'entouraient. L'animal au plumage vif, sa longue queue trainait au sol tendit qu'il cherchait de quoi se nourrir. Ilyam remarqua, lorsque l'oiseau s'avança, qu'il boitait de la patte gauche – surement du à une attaque de renard ou de loup. Le faisan semblait souffrir à chacun de ses pas et le jeune home décida d'abréger les souffrances de ce dernier. Il sortit sa dague de son ceinturon et la lança avec agilité. L'animal redressa soudain la tête et l'arme se planta dans son torse, le tuant sur le coup.

Après l'avoir mis dans son sac, qu'il replaça sur son dos, Ilyam, heureux de sa prise, commença à rebrousser chemin or, il sentit quelque chose de froid lui tomber dans le dos, lorsqu'il leva la tête, une averse s'abattit violemment sur la forêt et le jeune homme se précipita vers le premier endroit au sec qu'il pu trouver. Il s'agissait d'une petite tanière sous les racines d'un grand saule. Heureusement pour le jeune homme, elle était dénué d'animal et il pu s'installer confortablement en attendant que l'averse ce calme. Le son de la pluie l'apaisait et le vent qui soufflait donnait une étrange sensation de nostalgie à l'atmosphère. Le clapotis des gouttes d'eau qui tombait dans les flaques qui s'étaient formé rapidement le berçait presque. Et alors qu'il commençait à s'endormir, il entendit un éternuement non loin de lui. Il releva la tête et vit une ombre qui avançait mollement sous la pluie. Au vue de la silhouette petite et fine, il en déduisit qu'il s'agissait d'une femme, mais il devait être prudent, il se tamisa dans son terrier et épia la femme qui avançait dans sa direction. Elle portait une grande cape sombre, son visage était caché par la capuche qu'elle portait et par l'obscurité qui régnait désormais, bien entendu, Ilyam ne le supportait pas, il voulait savoir qui rodait autour de la maison de Mélosia. De plus, ce ne pouvait être l'un de ses compagnons, cette dernière lui avait affirmé qu'ils ne pourraient pas être là avant deux, voir trois jours, si tout ce passait bien. La silhouette lui tourna soudain le dos, marchant en direction de la maison de la Leprechaun. Ilyam décida d'agir. Il cacha son sac sous un tas de feuilles mortes – il avait assez couru pour obtenir son dîner – et sortit silencieusement de sa cachette. Il garda la main posé sur la garde de son épée tout en s'avançant silencieusement dans le dos de la jeune femme. Celle-ci cachait quelque chose sous son vêtement, surement une arme. La pluie jouait en la faveur du Prince, mais il devait prendre garde, si cette femme était une Elfe Possesseuse du même pouvoir que Kamia, le vent le trahirait. Ilyam remarqua aussi qu'elle portait un carquois sous sa grande capa, ce qui ne fit qu'accentuer ses hypothèses.

Alors qu'il n'était plus qu'à quelques centimètres d'elle, il marcha sur une branche qui craqua plus fort qu'il ne l'aurait imaginé. La femme se stoppa aussitôt et Ilyam attendit qu'elle se retourne, mais elle n'en fit rien. A la place, il entendit sa voix. Une voix qui lui réchauffa instantanément le cœur malgré les mots et le ton dévasté qu'elle avait prit :

- Si vos intentions sont de me tuer, je préfère vous prévenir tout de suite, elles seront vaines...

Ilyam lâcha son épée et attrapa les épaules de la jeune femme pour la retourner face à lui. Elle manqua de trébucher mais il la tenait trop fermement entre ses mains puissantes.

Le visage de la jeune femme qu'il avait cru perdre lorsqu'il avait affronté son père était pareil à ses souvenirs. Son visage fin mais légèrement arrondis, tel la frimousse d'une petite fille, sa bouche aux lèvres rougit par le froid formait une grimace de peur, qui, malgré ses yeux clos, tentait de prendre une expression impassible. Ilyam ne ressentait qu'une envie, la prendre dans ses bras et la serrer contre lui, mais il s'abstenu et répondu d'une voix douce et amusée :

Les Huit Royaumes (va être modifié)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant