Chapitre XVII : Révélation

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  Après le repas – qui se déroula dans une atmosphère plus que pesante – tous partirent dormir, sachant que demain, une longue journée s'annonçait. Kamia et Eliane était installé dans la chambre où Mélosia avait conduite cette dernière quelques heures plus tôt. Sulian, Devon et Ilyam étaient installé dans l'ancienne chambre de l'Elfe et sa sœur, la Leprechaun avait demandé aux Princes de monter le petit lit dans lequel Ilyam avait dormi la nuit dernière.

Kamia s'était rapidement endormi, au contraire d'Eliane qui ne cessait de penser à ce qu'elle avait lu dans le registre de Zénobe :

« Lorsque le prochain orage éclatera au Royaume où le soleil brille sans cesse, une enfant viendra au monde, elle sera alors muni d'un don qui surpasse toute magie existante à Araria. Les années passeront, sans qu'elle ne reçoive ce don qui lui revient de droit et pourtant, à l'abri des regards, elle s'y exerce déjà. Pas par des gestes, mais par ses actes et sa paroles, ainsi que le courage dont elle fera preuve. Elle sera pourvue d'une chevelure noire, pareil à l'oiseau qui lui offrira le pendentif qui contient son don, et aux yeux aussi clairs que l'eau, rappelant son caractère furibond. Mais elle devra, le jour où elle se rendra au Grand Rassemblement, faire face à de nombreux assaillants qui tenterons de la tuer, or, un homme aux cheveux aussi blanc que la neige lui viendra en aide et la sauvera, mais il sera également un grand danger pour elle, car leur destin est semblable à celui de Mae et Noqa. Elle devra alors écouter son bon sens et non ses sentiments puisque sa bataille contre l'homme aux cheveux argenté permettra à Thalion de redevenir celui qu'il était avant le tyrannique Anof. La mort de la jeune femme au don tantôt bénéfique, tantôt maléfique, sera inévitable, mais grâce à son sacrifice, l'équilibre d'Araria sera enfin rétabli... »

Il s'agissait des dernières lignes du livre qu'avait écrit Zénobe, il avait regroupé toutes ses visions pour écrire cette Prophétie et ses mots la tourmentait si bien, qu'elle n'arrivait pas à les effacer de sa mémoire. Elle décida alors de sortir pour allez admirer les étoiles, comme elle le faisait lorsqu'elle était enfant et qu'elle se posait tout un tas de questions sur son avenir – qu'elle connaissait à présent.

Se levant silencieusement du lit, elle s'habilla d'un chemisier blanc écru en lin à manche longue et d'un pantalon noir du même tissu. Elle se glissa hors de la chambre, essayant de ne pas réveillé son amie et ferma la porte. Alors qu'elle avait atteint l'escalier sans bruit, lorsqu'elle posa un pied sur la première marche, le bois grinça, faisant grimacer la jeune femme. Bien qu'elle marche sur la pointe des pieds, les marches grinçaient de plus en plus bruyamment et elle entendit soudain une porte s'ouvrir. Elle se figea, croyant qu'il s'agissait de Kamia qui allait surement lui passé un savon, mais lorsqu'elle se retourna, elle vit le visage d'Ilyam penché au dessus de la barrière qui bordait l'escalier.

- Qu'est-ce que tu fais ?! Sa voix était si basse qu'Eliane du lire sur ses lèvres pour comprendre.

- J'ai besoin de prendre l'air.

- Attends ! Elle n'eut pas le temps de réplique qu'il disparu aussi vite qu'il était apparu.

Eliane resta plantée dans les escaliers, ne sachant pas quoi faire. Elle aurait voulu sortir sans l'attendre, mais ses jambes refusaient de lui obéir. Bien qu'elle sache ce qu'il allait advenir, elle ne pouvait s'empêcher de vouloir rester auprès de l'homme qui la tuerait inévitablement un jour.

Perdu dans ses pensées, elle n'entendit pas le jeune homme arrivé derrière elle, et elle sursauta, ce qui le fit rire.

- Ce n'est que moi. Il avait revêtu une cape noire à capuche qui cachait l'entièreté de son corps, seules ses bottes noires étaient visibles. J'ai cru que tu n'allais pas m'attendre.

Les Huit Royaumes (va être modifié)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant