J'enfile une veste et descends les escaliers où je croise maman, assise dans le salon.
-Tu comptes aller où ?
-Je vais voir Austin.
-Il est 22h30 Olivia. Je traverse le salon pour rejoindre le hall d'entré sans lui prêter trop d'attention. Le couvre feu national est en place depuis une demi heure tu ne peux pas sortir.
Son ton est froid mais elle ne se lève pas du fauteuil pour m'arrêter.
-Je sais.
-Et tu comptes quand même le faire ? Elle me demande en agissant ses mains dans les airs.
-Je l'ai déjà fait, j'ai jamais été arrêté.
-Tu rigoleras moins le jour où ils t'enverront en prison rejoindre ton oncle, Olivia.
-Ça lui fera un peu de compagnie. Je souris.
Je n'ai pas peur du gouvernement, de la police, ou de briser les règles. Si je dois aller en prison, j'irai, mais ce n'est pas ça qui m'empêchera de vivre pleinement ma vie.
-Ne rigoles pas avec ça s'il te plaît.
Mais il faut croire que je suis la seule qui pense comme ça.
-Je rentre bientôt maman, ne m'attends pas, vas dormir.
Elle secoue la tête de gauche à droite sans rien ajouter et j'ouvre la porte d'entrée.
Elle ne m'empêcheras pas de sortir, elle sait comment je fonctionne, elle sait qu'elle ne peut rien faire pour m'arrêter.
Le vent froid de février glace ma peau et j'ajuste ma veste. Je regarde à gauche et à droite pour vérifier qu'il n'y ai aucun garde avant de descendre les marches du perron et d'avancer dans les rues de la zone B.
les mains dans les poches, je serre le mot d'Austin.
Au pommier 23H.
Austin travaille dans les champs comme son père, dans la zone A. Les vergers sont à la frontière entre la zone A et la B, ça me prend environ une demi heure à pied.
Même si il y a des centaines de pommiers je sais très bien du quel il parle, jamais je n'oublierai.
J'essaie d'éviter les axes centraux et les quartiers résidentiels parce que c'est la que les gardes de nuit passent le plus.
Seule la lune artificielle, créée par l'hologramme du champ de force éclaire les rues dans lesquelles je m'aventure.
Je me demande si il y a vraiment une lune quelque part dans le ciel, le vrai ciel je veux dire, ou si c'est juste quelque chose qu'ils ont inventé pour éclairer nos nuits.
La frontière entre la zone A et la B est délimité par un ruisseau avec un courant plutôt agité. Il y a 90% de chances que des gardes soient sur les ponts qui relient les deux zones, ce qui me pousse à passer par l'eau.
Le ruisseau n'est pas très large mais glacé par le froid de février. L'eau m'arrive aux genoux et je le traverse le plus rapidement possible.
Qu'est-ce que je ne ferais pas pour toi, Austin.
Je me suis toujours demandé si il faisait nuit au même moment à Redox. Où si il faisait froid. Le climat entier est réglé par le champ de force et ça me pousse à croire que peut-être que le froid ou la chaleur n'existent même pas en dehors.
Si ça ce tombe tout est différent, si ça ce tombe le ciel n'est même pas bleu, l'herbe verte ou l'oxygène invisible, qui sait.
Je le verrais un jour, je me le suis promis.
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Cross The Force Field
Science FictionLa dernière chose qu'il m'a dit avant d'aller en prison. "-Tes secrets sont ton plus grand atout." Pour lui je découvrirai ce qu'il y a derrière le champ de force qui nous entoure, quoi qu'il en coûte.