26. bienveillance

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-William tu m'écoutes?

-Oui, désolé, je... J'assimile juste ce que tu viens de me dire.

Je regarde l'herbe de la prairie autour de moi. Je me demande quand ils vont la faucher en glissant mes doigts entre les brins humides de rosée. 

Il est tard, mais je ne me sens pas fatiguée. Il doit être début d'après midi à Redox.

En annonçant à William qu'il ne nous restait que 4 mois devant nous, j'avais oublié le fait que ça impliquerait parler du mariage. Ca ne devrait pas me déranger d'en parler mais je pense que je  ne voulais pas qu'il connaisse cette partie de moi.

-je peux te poser une question? Je ne réponds pas, mais il la pose de toute façon. Pourquoi vouloir t'échapper si tu planifie une vie là ou tu es?

Je fronce les sourcils. Je ne peux pas lui dire que j'ai comme ambition d'abolir les frontières, mais je ne veux pas trouver un mensonge. Un mensonge de plus concernant Austin.

Je ne veux pas parler de lui. Je veux rester dans le déni, ne pas penser au laps de temps qui s'écoulera jusqu'à l'indépendance, au vide qu'il subira, sans moi, qui me serait enfuie à l'aube de notre mariage, du plus beau jour de sa vie qui, si il ne me comprendrait pas, deviendrait aussi le pire.

chaque jour qui passe me donne de plus en plus envie de tout lui dire. Pour qu'il comprenne que je ne l'abandonne pas, enfin pas vraiment, mais quelque chose me retient.

-Tu ne veux pas qu'on parle de ton mariage et je préfèrerais qu'on ne parle pas du mien. Mon ton est un peu plus froid que voulu.

-Toujours plus de secrets, pas vrai? je sens qu'il sourit.

-C'est juste que c'est un sujet sensible.

-D'accord, pas de soucis miss. Parlons boulot.

Je remercie son aisance à changer de sujet au bon moment.

On a parlé tous les soirs depuis une semaine, et j'ai l'impression que des liens se créent entre nous. Parfois je rêve de lui, même la journée, qu'il me fasse rire, qu'il m'écoute, m'apprenne d'incroyables choses sur le monde, mais dans mes rêves on est jamais séparés par quelconque frontière.

-J'ai un moyen d'entrer dans l'Elite, j'ai parlé à un ami qui a su faire une demande au président pour nous laisser bosser au palais.

-Bien, je suis fier de toi Livia. Je grimace à ce surnom, mais ne dit rien. Il m'appelle comme ça depuis quelque jours, et même si j'aurais interdit quiconque de l'utiliser, je l'aime bien dans sa bouche. 

-De mon côté je n'ai pas encore de plans pour te faire sortir, mais ne perds pas encore espoir en moi.

-chaque minute qui s'écoule est une minute où je perds un peu plus ma confiance en tes compétences Will, je dis d'une voix ironique et il sait que je le suis.

-Excusez-moi ne serait-ce pas vous qui n'avez trouvés aucun plan en 10 ans mademoiselle? Ou je me trompe peut-être?

-Je t'ai trouvé toi. Je rougis à l'entente de mes mots, qui sonnent beaucoup trop ambigus que je les avais prévus.

J'entends un rire étouffé dans le talkie. 

-Tu ne m'as pas encore réellement trouvé... garde ces mots pour le jour de ta sortie. Je ne peux m'empêcher de sourire.

Tous mes rêves vont enfin se réaliser.

-Je ne te remercierai jamais assez Will. 

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 27, 2018 ⏰

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