7. La prison

49 20 1
                                    


Quand je suis rentrée de l'Elite rien n'avait changé, personne n'a rien dit de spécial, malgré mes 46 jours d'absence. Je ne m'attendais à rien mais je ne sais pas... Peut-être que j'espérais que mon absence se soit un petit peu plus fait ressentir.

Après tout je me dis que ce n'est pas une mauvaise chose, parce que si un jour je compte partir pour Redox et ne jamais revenir, j'aime autant qu'ils ne s'en soucient pas plus que ça.

Je regarde le peu de passagers qui m'accompagnent dans le train. Le wagon est calme, j'ai activé mon halo pour écouter un peu de musique. Je stress un peu, mais je suis surtout excitée d'y aller. Ça fait tellement longtemps que j'attends ce moment.

Je n'ai jamais réellement pensé au après. Après que je sois partie de la Nation. Je n'ai jamais vraiment pensé à ce que ma famille ferait. Si elle s'inquiéterait, si je devais écrire une lettre en leur expliquant tout, s'ils appelleraient la police pour me chercher, s'ils me penseraient morte.

J'espère qu'ils sauront. J'espère qu'ils s'en doutent déjà un peu. Je ne suis pas comme tout le monde, je ne suis pas les traces des autres. Ils me connaissent. Ils savent que j'ai quelque chose derrière la tête. Je pense que pour l'instant ils n'osent juste pas se l'admettre.

J'espère qu'ils ne seront pas surpris, mais je leur écrirai une lettre, parce que je les aime, et pour qu'ils ne préviennent pas la police et couvrent mes traces.

Il ne manquerait plus que ça, que j'arrive à partir et que la police me ramène ici.

Je descends du train et regarde la lettre F peinte en jaune sur le mur souterrain. Je suis la seule à descendre. J'emprunte l'ascenseur pour remonter dans la gare en silence, dans mes pensées.

Eli et Austin.

Tous les jours je pense à ce que je devrais faire pour eux. Tous les jours l'idée de les convaincre de venir avec moi me traverse l'esprit, mais c'est trop risqué. S'ils sont bien ici, je ne peux pas les forcer à me suivre, et s'il m'arrive quelque chose et qu'ils étaient au courant de quoi que ce soit, ils seraient considérés comme suspects et subiraient le même sort. C'est trop risqué de leur dire, mais en même temps je ressens comme le besoin de le faire.

En rentrant de l'Elite je leur ai presque immédiatement synchronisé le programme que Max et moi avons créé, le virus empêchant le micro de se déclencher. Ils ont lancés le programme W 72 heures après qu'on ait fini sa création, donc il fallait que je me dépêche.

Je l'ai fait sans qu'ils s'en rendent compte, et sans leur dire. Le programme W est un programme secret dont ils ignoreront l'existence jusqu'au jour de leur mort, donc je ne pouvais pas leur parler de notre système virus. Maintenant avec le brouilleur que je leur ai transféré, chaque fois qu'ils s'approcheront à un mètre de moi, le programme W ne s'allumera pas et je pourrais parler avec eux en toute sécurité. Pour ce qui est du reste, il va falloir que je reste vigilante. Maintenant la Nation à des oreilles à chaque coin de rues.

Je regarde les personnes marcher dans les rues calmes de la zone F autour de moi. Ce sont les plus pauvres qui habitent ici, parce qu'ils n'ont pas les moyens de s'acheter une maison autre part, et l'immobilier ne vaut presque rien ici à cause de la proximité de la prison.

Depuis que je suis rentrée, tout le monde me parle comme si j'étais quelqu'un d'autre, comme si, parce que j'avais vécu dans le palais, j'avais un grade de plus que tous les autres.

Pourtant je n'ai pas changé.

L'Elite a dit à ma famille et à la centrale pour justifier mon absence que je devais travailler au sein du gouvernement pour un temps non déterminé dans le domaine d'un renouement nécessaire technologique de la sécurité de l'Elite. Quelles conneries. S'ils savaient tous.

Cross The Force FieldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant