21. Confiance

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Le lendemain, j'ai été travailler, Austin aussi. Je pense de plus en plus à lui. A ce que je ressens pour lui. Je pense que mes sentiments ne sont pas une bonne chose. Je pense que ça va m'empêcher de partir.

Enfin, si j'avais l'occasion de partir. Ce n'est pas le cas.

J'ai parlé à Miller, ça m'a fait plaisir, parce qu'il était devenu distant depuis que j'avais eu le job à l'Elite. Il m'a dit qu'il ne m'en voulait pas, qu'il était juste un peu jaloux sur le moment mais que ce n'est plus le cas. 

Ca m'a fait plaisir de le revoir parce que je n'ai pas tellement d'amis à la centrale. En même temps, ils ne nous donnent pas vraiment le temps pour se faire des amis. 

Il était déjà 19h quand j'avais fini. Je me disais que ce serait beau, un monde où les gens pouvaient travailler à des horaires fixes, sans faire d'heures supplémentaire, et en ayant la possibilité de garder du temps libre pour... Un hobby ou quelque chose d'autre... Pour voir des gens, pour vivre, simplement.

Je travaille beaucoup trop. Austin aussi, tout le monde travaille trop  dans la Nation. Le pire, c'est qu'on ne travaille même pas pour nous, mais pour Redox. 

Je me demande même si ils le savent. 

Je me demande si il y a aussi une image holographique de l'autre côté du champ de force, si les habitants connaissent notre présence ou si ils n'en n'ont aucune idée. Le gouvernement de la Nation nous cache beaucoup de chose, ça ne m'étonnerais pas que ce soit pareil à Redox.

J'ai envie de le demander à William. J'ai envie qu'il réponde à toutes mes questions, mais je doute encore de ses motivations à me parler.

J'ai eu peur toute la journée. Que quelqu'un entre dans la centrale et me prenne de force, ou me tue sur le champ, mais la journée était très calme. 

J'ai toujours le talkie dans la poche de mon pantalon. Je me dit que c'est le meilleur endroit où je pouvais le cacher, au moins si quelqu'un fouille, je le saurai directement. 

Il y a beaucoup de monde dans le train. D'habitude les gens sont déjà chez eux à cette heure ci, je me demande pourquoi ce n'est pas le cas aujourd'hui. 

Il n'y a plus de place assise, je suis donc debout, pressée de sortir.

Je repense à ce qu'Austin m'a dit hier, qu'il fallait que je parle à William, que je le convainque de m'aider, où simplement de ne pas me dénoncer. Austin à raison, je ne sais pas comment, mais je l'ai convaincu autre fois, je pourrais peut-être y arriver encore.

Ca n'attise pas ma peur. J'ai peur chaque seconde, quand je me lève, au travail, maintenant, dans le train, j'ai peur de chaque mouvement inhabituel, j'ai peur pour ma vie.

Je redoute de l'appeler, mais je sais qu'Austin a raison, c'est le meilleur moyen, pour au moins avoir une chance. On prend ce qu'on peut, pas vrai?

Quand je suis rentrée, Austin et sont père n'étaient pas encore à la maison, donc je suis restée avec sa mère. elle me fait penser à la mienne, et à Eli, qui doit sûrement penser à moi.

-Vous avez sûrement déjà beaucoup parlé du mariage, la mère d'Austin me sort de mes pensées nostalgiques pour mon frère. 

-Et bien... Pas vraiment en fait, j'avoue, et son sourire disparait. On a pas encore eu beaucoup le temps pour ça, entre la ferme et la centrale, puis la nuit on dort.

-Oui, c'est vrai, c'est juste que je suis très excitée par votre engagement soudain, quand Austin me l'a dit je n'en croyais pas mes yeux ! Je souris.

Cross The Force FieldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant