9. Un million de fleurs bleues

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Je me réveille en sursaut. Toujours le même cauchemars. J'éponge la sueur de mon front et m'assied sur le bord du lit.

Aujourd'hui je ne dois pas me rendre au travail, c'est un jour férié, on fête la date de la création de la Nation.

Je souris intérieurement. Je me demande quand-est-ce qu'on fêtera la date de son abolition.

Je m'habille et pars de la maison sans dire quoi que ce soit à personne. J'ai été voir la chambre d'Eli, il dort toujours. 

Je n'ai toujours pas digéré notre dispute d'hier, je suis rancunière. Il ne connait pas Austin, il ne peut pas parler de lui comme ça.

Je traverse la zone B en silence, quelques personnes sont dehors, d'autres dorment encore. J'écoute leurs conversations, futiles, pour la plupart. 

Je me demande la vraie raison du programme W, je me demande en quoi les micros servent vraiment. Je me demande qui a comme travail d'être assis sur une chaise et d'écouter tout le monde en tout temps.

Je sors de la ville et longe le chemin de terre jusqu'à me retrouver nez à nez avec le ruisseau qui sépare les deux zones, A et B.

Même  si il n'y avait pas ce ruisseau, on n'aurait pas de mal à différencier les deux zones, le changement de la ville à la campagne est radical. 

Je préfère la zone A. C'est plus vaste, plus frais. De toutes les zones c'est celle ci ma préférée.

Je marche encore une vingtaine de minutes jusqu'à la ferme d'Austin. Il est dans la court avant, je pense qu'il range.

Je m'approche de lui le sourire au lèvres.

-Salut. Il se retourne en sursaut mais le sourire vient trouver son visage lorsqu'il m'aperçoit.

-Je t'attendais. Il lâche la bêche dans sa main et viens m'enlacer.

-Tu veux faire quoi aujourd'hui ? Je lui demande. 

-Je ne veux rien faire, je veux juste rester avec toi. 

-On reste ici alors? Il hoche la tête. 

Il termine de ranger les derniers outils avant que nous rentrons à l'intérieur de la ferme. Je salue ses parents dans la cuisine et nous allons dans le salon.

On aurait été plus confortable dans sa chambre, mais la question ne se pose même pas, si ses parents sont là il faut qu'on reste dans le salon. Ils redoutent sûrement qu'on couche ensemble malgré la loi nous l'interdisant, c'est normal.

-Alors? Il s'assied et croise les mains sous son menton.

-Quoi, alors? Je demande perplexe.

-Tu n'as pas quelque chose de dingue à me raconter? Tu as toujours des histoires dingues à raconter.

-J'ai pas envie de t'accabler de mes histoires.

-Tu ne m'accables jamais, je veux toutes les entendre.

Je souris. Si seulement je pouvais toutes les lui raconter.

Je le regarde directement dans les yeux, pensant. Et si je les lui racontait toutes ? Et si je lui faisait part de chaque petite chose qui me travaille en ce moment? 

Et si je lui demandait de m'accompagner?

Et si il acceptait de me suivre?

-J'ai été à la prison, voir Gregory.

-Ton oncle? J'acquiesce. Tes parents ont acceptés que tu y ailles?

Je ne répond pas à cette question.

Cross The Force FieldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant