14. Feuille de papier

44 18 0
                                    

Son nom est coincé dans mon esprit depuis hier soir. 

William.

Hier, nous n'avons pas eu beaucoup de temps, juste assez pour qu'il m'apprenne son nom. J'ai essayé de lui faire comprendre le mien avec les gestes, en vain, mais il ne l'a pas compris.

J'ai trouvé son idée parfaite, d'écrire sur du papier, mais j'ignore où trouver un support d'écriture pareil, puis j'ai pensé à la bibliothèque de la zone B.

Je pousse la porte et une clochette annonce mon arrivée. Je monte directement au deuxième étage, et l'odeur des vieux livres emplissent mes narines. La bibliothèque est vide, il n'y a jamais grand monde ici. 

C'est à cause des halos, depuis que le gouvernement nous les a installés, on a directement accès à tout type d'information par la pensée, alors à quoi bon se déplacer jusqu'à la bibliothèque. 

J'utilise souvent mon halo, mais pour ce qui concerne l'histoire, j'ai pris l'habitude de venir ici. Je trouve que comme tous ces bouquins sont d'époque et ont été écrit de la main d'habitants de l'ancienne Europe, ça donne aux livre une valeur historique et sentimentale que les documents que nous procurent notre halo ne contient pas.

Les informations des halos sont filtrées. 

-Olivia ! Sandra, la gérante de la bibliothèque, avance vers moi le sourire aux lèvres. Que me vaut ta visite ?

Je la salue affectueusement avant de répondre à sa question. Je pense que je peux qualifier Sandra d'amie. Malgré l'âge qui nous sépare, c'est une des personnes de la Nation qui m'a apporté le plus durant ma jeunesse. Je me demandais si tu n'avais pas un support d'écriture datant des années qui précédaient la Nation, le même genre qui compose les pages des livres mais vierge, sur lequel je pourrais écrire.

-Une feuille de papier? Je pense qu'on doit en avoir dans la réserve des archives mais je ne te promets rien. Elle se déplace à travers les rayons vers la réserve et j'emboîte ses pas. Sinon comment ça va ton boulot à la centrale? Tu t'y plais?

-énormément. Je ne changerai de travail pour rien au monde. Je détourne le regard lentement vers les bouquins, les analysant inconsciemment un à un. 

Elle ouvre la porte de la réserve et allume les lampes UV qui éclairent de nombreuses étagères. Je m'attendais quand même à t'avoir à mes côtés. Sandra se tourne vers moi. On s'attendait tous à ce que tu viennes travailler ici. Je sens une légère déception dans sa voix.

-C'est la filière qui m'était conseillé sur mon diplôme et je penses que je me serais énormément plus ici, mais travailler pour la Nation me procure quelque chose de plus que de travailler ici. 

-Oui, c'est vrai que le boulot de bibliothécaire est en train de disparaitre, on en a plus vraiment besoin de nos jours. Elle dit ça mais pourtant cette pensée me pince au coeur. Bientôt les bibliothèques vont disparaître, ainsi que toutes traces du passé, et il ne nous restera plus rien pour rêver.

Si ce n'étais pas pour ma fuite, j'aurais travaillé ici. C'est ici que je dois être, mon diplôme me le conseillait, et je sais que c'était le choix que j'aurais du faire, mais travailler à la centrale était beaucoup plus judicieux si je veux un jour m'échapper d'ici.

Sandra slalome à travers les archives et reprends la parole. Et j'ai entendu que tu avais été engagée par le président Niels ! Tout le monde m'en parle ces derniers temps, tu as vu le palais alors? Il est aussi grand qu'on le dit?

-Encore plus grand. Je souris à ce souvenir. Je me demande où le président trouves tout ces matériaux pour construire le palais, il est vraiment incroyable.

Cross The Force FieldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant