12. De nouvelles possibilités

53 18 2
                                    

J'étais distraite toute la journée. Je n'arrivais pas à m'ôter son image de l'esprit.

Ce garçon, j'aurais juré que c'était mon imagination, mais j'ai toutes les raisons de croire que c'était réel. Il m'a vu.

Je n'ai parlé à personne de la journée, à la centrale, à la maison. Maman s'inquiète pour moi, elle m'a demandé si je prenait quelque chose, faisant probablement référence à la drogue, mais je ne lui ai pas répondu. Je n'ai même pas parlé à Elion lorsqu'il m'a enlacé en fin de journée alors que je revenait du boulot. 

Toute la journée je n'ai attendu qu'une chose, être ici.

Je regarde l'étendue de fleurs devant moi. Certaines se fanent déjà. Le soleil à l'air d'être très chaud car l'air me semble plus dense. Qu'est-ce que j'aimerais y être, qu'est-ce que j'aimerais pouvoir sentir la chaleur du véritable soleil s'infiltrer sous ma peau.

Même si le paysage qui me fait face m'apporte mon bien être journalier, je ne suis pas en paix. Cela fait déjà une demi-heure que je suis ici, assise devant le champ de force, réagissant au moindre petit bruit dans l'espoir de le revoir.

J'essaie de me le remémorer, un garçon, blond, jeune, entre 20 et 30 ans, je ne me rappelle plus de ses vêtements, je n'ai pas eu le temps de les remarquer.

J'aimerai qu'il revienne. Je sais très bien que Redox est peuplé, puisque c'est à eux que reviennent 75% de nos récoltes, mais pourtant voir une personne hier, en chair et en os, ça à allumé un feu d'espoir que j'ignorais en moi.

J'ai réfléchis à mes craintes, et me suis dit que si c'était un garde de Redox, il ne pourrait rien faire contre moi vu ce qui nous sépare. Je suppose que si ce mur est infranchissable pour nous il en est de même pour eux.

Même si j'ai encore quelques craintes à son sujet, j'ai une envie folle de le revoir.

J'aimerais lui parler. J'aimerais l'écouter. J'aimerais l'entendre me raconter ses histoires, me raconter sa vie, de l'autre côté du champ de force, dans le monde libre, dans l'ancienne Europe rebaptisée Redox après la guerre des continents.

Et lui raconter les miennes...

J'attends encore, et encore, un temps qui me semble interminable, le regard fixé devant moi dans l'espoir de le revoir.

Je me demande si de l'autre côté le champ de force renvoie aussi une image holographique, où si ils peuvent nous voir depuis toujours, un peu comme les miroirs dans les salles d'interrogation à la police, tu pense que c'est un miroir, mais c'est en fait une vitre et les gens peuvent de voir de l'autre côté.

Si c'est le cas, alors j'ignore si il sait que je l'ai vu, mais si c'est faux, et si une image se renvoie aussi de l'autre côté, lui doit ignorer la Nation tout comme j'ignore Redox, et lui doit sûrement se poser des tas de questions, comme moi.

Et dans ce cas il reviendra, la curiosité l'amènera ici à nouveau j'en suis certaine.

Je me demande comment il est, comment il pense. Je me demande, si il revient, si il pourrait m'aider, si il a un moyen d'éteindre le champ de force pour me laisser le traverser.

Depuis que je l'ai vu hier soir, un millier de nouvelles possibilités se sont ouvertes à moi, et j'ai à nouveau confiance en mes plans. 

Mais pour ça il faudrait qu'il revienne.

Je regarde les cartes de patrouilles, personne ne se situe à moins de 10 km de ma position, heureusement. 

Je pourrais attendre toute la nuit si il le faut.

Cross The Force FieldOù les histoires vivent. Découvrez maintenant