Chapitre quinze

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      CHAPITRE XV

Nous étions tous attablés, le repas servi, aucune personne n'a parlé de ma copine et de sa disparition. Content mais plus le temps passe, plus je pense à elle, plus j'ai peur de partir en courant dans « ma » chambre et m'effondrer. Je pense tellement à elle. Ma mère cuisinait toujours du poulet à la mexicaine quand on venait ; Allie adorait ça. Elle en faisait souvent quand je revenais de tournée ou bien pour un retour. Elle adorait cuisiner. Une de ses passions qu'elle réussit presque à la perfection. Pourquoi « presque » ? Des fois, elle « décidait » de faire brûler un plat... Soit par erreur ou parce qu'elle a été distraite par la musique qu'elle écoutait : la plupart du temps, elle cuisinait avec la chaîne de musique, et la plupart du temps, elle dansait sur les chansons.

Sa cuisine me manque tellement... Elle trouvait toujours un moyen de sublimer un repas, soit sur le côté esthétique ou bien du goût. Le moindre manque d'assaisonnement était vite détecté et vite rectifié.

Ma sœur me donna un coup de coude dans les côtes et me regardait intensément.

- Quoi ?  lançais-je un peu fort, parce qu'Anna et Jack, mes cousins se tournèrent vers nous.

- Rien, ne vous inquiétez pas, essaya-t-elle de les rassurer. Harry, viens avec moi dans la cuisine, murmura Gemma en me tirant le bras afin de me lever de la chaise.

Je la suivis en laissant Anna et Jack perplexe de la situation. Qu'est-ce qu'elle allait pouvoir me dire ? J'ai fait quelque chose de mal ou pas ? Je ne crois pas pourtant... Quand on arriva enfin entre l'îlot de cuisine et les plans de travail, elle se retournât vers moi.

- Tu me dis pourquoi tu ne manges pas depuis le début du diné en dépiotant ton poulet comme si tu t'ennuyais ? A quoi tu penses bon sang !

- Gemma, je crois que tu ne te rends pas contre de la situation dans laquelle je suis ! Je rentre de tournée pour quelques jours, mais pendant cette tournée, lors des concerts, je n'étais pas au cent pour cent de ma forme. Pourquoi ? Parce que ma copine est quelque part, soit à Londres, soit dans un endroit que j'ignore ! Elle est sûrement entre la vie et la mort. Je ne sais pas quoi faire, j'ai peur ! Très peur. Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie. Même quand j'ai fait un vol plané à huit ans, même quand je suis tombé de la falaise. J'ai plus peur de la perdre que quand je suis parti en colonie de vacances, et tu sais que ça a été une catastrophe et que je n'ai pas dormi pendant le séjour, lui racontais-je. En deux jours, j'aurai fait deux monologues. Allie était toute ma vie, un, elle me manque, deux, j'ai peur qu'elle ne survive pas à cause de ces barbares qui la traitent comme une moins que rien. Je rêve d'elle ; pas des rêves gais et géniaux, non loin de là ! Je rêve qu'on la viole, qu'on lui mette une balle entre les deux yeux et qu'elle tombe par terre. J'ai beaucoup de mal à réaliser la situation mais je fais de mon possible pour essayer de dormir, d'être au meilleur sur la scène alors que je sais que quand je serai dans les coulisses, j'enlèverai mes oreillettes, déposerai mon micro dans le bac et partirai comme je ne suis parti pour récupérer mon téléphone et vérifier que je n'ai ni reçu un message ni un appel d'Angleterre ! Et quand je rentrerai soit dans le bus ou à l'hôtel, je pleurerai parce que tout me fait penser à elle... Je ne peux plus vivre sans elle, ce n'est plus possible, elle a planté ses racines au plus profond de mon cœur. Elle est l'origine du sang qui circule dans mes veines et qui vont nourrir tout mes organes. Elle est à l'origine que mon cœur bât normalement et régulièrement. Je ne peux plus vivre sans elle, j'ai besoin de sa présence, besoin de son amour, besoin d'elle tout simplement. Donc maintenant, cesse de me faire des remarques sur mon incapacité de me nourrir, de perdre des kilos et de me laisser aller comme si je voulais mourir. Car oui, j'y ai pensé ! J'ai en plus de ça, essayer de le faire à de nombreuses reprises. Et tu sais pourquoi ? je la regardais intensément et longuement. Elle pleurait dès maintenant. Moi aussi, d'ailleurs. Parce que je vous ai, j'ai nos fans et les autres. Je ne peux pas en finir car vous serez aussi triste que je ne lui suis !

Where Are You ? // h.sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant