Where Are You ? // h.s

Chapitre trente-trois

/!\ CONSEIL : Lisez ce chapitre avec Zack Hemsey - The Way (Instrumental), musique en commentaire.

       CHAPITRE XXXIII 

Je me rapproche d'elle, doucement, je lui caresse les cheveux en murmurant son nom calmement. Elle ouvre brusquement les yeux et soupire de soulagement. Les mauvais rêves risquent d'être dûrs à combattre, ça prendra du temps mais nous y arriverons. Nous sommes, à nous deux, plus forts qu'eux, plus forts que ses démons.

- J'ai cru... J'ai cru que j'y étais encore, expliquait ma copine en se redressant mais elle grimace juste après.

- Allie, qu'est-ce qu'il y a ? m'affolais-je en lui prenant la main.

- C'est juste ma blessure.

- Celle de la cuisse ? lui demandais-je en la regardant. Elle hoche simplement la tête d'affirmation. Je sais qu'elle a souffert quand il lui a planté le couteau. Son cri a résonné dans toute la maison pendant quelques secondes, à en glacer le sang. Cette vidéo était abominable. Je suis tellement désolé...

- Arrête de t'excuser, tu n'y es pour rien...

- Je n'arrive pas à penser que je ne suis pas fautif dans cette histoire, j'étais là, et cinq minutes après... Tu avais disparu. Je suis tout de même coupable dans l'histoire ! Et je ne peux arrêter de me le répéter et de m'en vouloir, commençais-je. C'est vrai, je suis aussi coupable que ceux qui l'ont enlevée. Je ne serai pas parti, tu serai avec moi, je-ne-sais-où dans le monde, peut-être Paris, peut-être Orlando, n'importe où, mais tu ne serai pas là, dans ce lit, meurtrie et brisée. Je suis le premier coupable de l'histoire ! Je n'aurai jamais dû te laisser sans personne avec toi ! Arrêtez de le nier, je le suis.

- Arrête... Arrête de t'en vouloir, tout est arrivé, nous ne pouvons pas retourner en arrière, commençait-elle à sangloter.

- Je sais, mais tu ne sais pas à quel point je me sens mal dans cette histoire, à croire que je vais me sentir coupable à jamais malgré que tu sois là, que tu sois enfin en sécurité ! continuais-je de lui répéter.

- Harry, je t'en supplie, arrête.

- Tout ce que je dis c'est la vérité ! Tu ne veux pas la démontrer !

- Merde, ce n'est pas toi qui a été violé ! Ce n'est pas toi qui a reçu une balle dans l'épaule ! Ce n'est pas toi qui a été torturé avec des couteaux et des ciseaux ! Ce n'est pas toi qui a été affamé ! Ce n'est pas toi qui a été mort de soif pendant des jours et des jours ! Ce n'est pas toi qui a vécu l'Enfer que j'ai vécu ! Ce n'est pas toi qui a agonisé pendant deux ou trois jours ! hurlait-elle en me regardant, les larmes dévallent sur ses joues. Elle a enfin dit tout ce qu'elle avait sur le coeur. Mais maintenant, je ne me sens plus coupable du fait de l'avoir laisser, je me sens coupable qu'elle soit dans cet état-là !

Elle a raison. Elle a toujours raison. Je n'étais pas à sa place, elle était seule dans une cave, une cabane, ou je-ne-sais-quoi pendant un mois et demi. Elle a dû être déplacée. Elle était morte de faim et de soif pendant de longs jours. Allie a été touché et violé par deux hommes, voir plus, qui sait ? J'ai peur de connaître la vérité, mais je la connais déjà, sans détails, et ça me suffit amplement. Cette peur de connaître la vérité est intense, qui veut connaître ce que ma petite-amie a vécu pendant les jours précédents.

Je ne peux me sentir mal de son état de santé - physique comme psychologique. Comme dit son médecin, elle est brisée et désespérée. Danielle me dit qu'elle a besoin de moi, mais je suis celui qui la met dans un état pas possible ! Je veux tellement connaître la vérité - comme je ne veux pas la connaître -, je lui dis des choses qu'il ne faut pas que je dise en ce moment parce que c'est trop tôt, bien trop tôt pour qu'elle nous raconte sa vie lors du dernier mois.