Chapitre vingt-huit

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     CHAPITRE XXVIII

Je continue de réfléchir à ce qu'elle avait écrit et plus j'y pense, plus je me dis que j'aurai dû être plus présent dans sa vie. C'est vrai, je pars en tournée, j'ai de nombreuses revues de presse et séances photos, et, elle doit faire ses révisions. Résultat, elle s'est faite enlever de ma faute et je ne sais même pas si elle est toujours en vie.

Pourquoi Allie ne m'a-t-elle pas parlé de son impression d'être épiée par une personne, alors que je n'étais pas présent, elle savait qu'il fallait me parler de ses inquiétudes, de ses impressions, car cela pouvait être dangereux. C'est vrai que j'aurai fait tout mon possible pour la mettre en sécurité. Elle est tellement têtue.

On peut dire qu'Allie avait des excuses sur le fait de ne pas m'en parler avant - car elle avait aussi peur de m'en parler - mais elle aurait dû le faire dès qu'elle se sentait menacée. Maintenant, c'est moi qui ait peur. Peur de perdre celle que j'aime.

Le journal toujours en main, quelques larmes de frustration et de tristesse dégringolant mes joues rougies à cause de celles-ci, Danielle arriva dans la chambre en commençant à me dire quelque chose :

- J'ai acheté une pizza fi... Harry, qu'as-tu fait ? Je t'avais prévenue ! Tu crois qu'elle serait-

- Elle savait que quelque chose ne tournait pas rond. Elle le savait et elle n'a rien dit à personne, pas même à moi alors qu'elle me faisait confiance, du moins, elle me le disait tout le temps...

- Quoi ?

- Allie avait l'impression que quelqu'un la surveillait de loin et elle l'a marquée là-dedans ! m'écrai-je en regardant mon amie, un couteau à la main recouvert de sauce tomate et de farine provenant sûrement de la pizza qu'elle a achetée quelques minutes avant d'arriver ici.

- Donne-moi ça, m'ordonna Danielle en s'approchant de moi. J'ouvris le journal de ma copine à la page où tout était écrit.

Mon amie lisait les quelques lignes encrés dans ce petit cahier. J'aurai aimé savoir pourquoi ne me disait-elle pas les choses avant de les écrire. On aurait évité toute cette mascarade. Elle serait avec moi en ce moment, dans mes bras, à rires des blagues de Danielle, ou bien, en Californie comme on l'avait planifié.

Les larmes coulèrent sur les joues de Danielle. Elle lisait et relisait la page une dizaine de fois avant de jeter le carnet sur le lit, ses cris devenaient perçants. Danielle venait de craquer. Elle venait enfin d'exprimer la souffrance qu'elle gardait au plus profond de son être. Je ne pouvais m'exprimer, impossible de parler, de crier ou bien de parler, je restais stoïque comme une statue de marbre.

- Pourquoi elle nous a rien dit ? criait Danielle en s'asseyant sur mon immense lit. Les mains sur son visage. Elle serait ici ! Et pas partie !

La vision de la meilleure amie de ma copine disparue était atroce, mais je ne pouvais l'aider. Mes pieds étaient comme collés au sol. Elle criait, pleurait et elle frappait le lit avec ses poings. Le peu de force qu'elle pouvait lâcher sur le lit finissait par arriver à néant.

Quand je pus enfin bouger après m'avoir dit qu'Allie avait fait ça pour que je ne perde pas de temps. Je ne sais pas si je l'aurai cru dans ce qu'elle m'aurait dit. Je ne serai peut-être pas venu la soutenir... Lui disant que son esprit lui jouait des tours. Mais que savais-je sur le futur et le changement de l'avenir ? Rien du tout.

Mes bras s'enroulèrent autour de la taille de Danielle quand je fus à genoux devant elle. J'essayais de la calmer malgré tout, ses pleurs devenaient minimes et sa respiration revenait à la normale après que je lui ai dis qu'on restera ensemble quoi qu'il arrive - comme elle me l'avait dit précédement.

Where Are You ? // h.sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant