CHAPITRE XXXII
Allie
Il est vraiment là, devant moi, en chair et en os. Mon coeur bât à tout rompre, j'ai bien peur qu'il sorte de ma cage thoracique. Mes yeux s'embuèrent à la seconde où il avait passé l'embrasure de la porte de ma chambre. Il est beau à en crever malgré les poches et les cernes violets-noirs sous ses yeux. Ses cheveux sont toujours si bouclés et dans un désordre intense, j'ai toujours autant envie d'y glisser mes doigts et de tirer sur celles-ci. Il avance d'un pas las, il baisse la tête et s'arrête. Pourquoi baisse-t-il la tête ? Ne pleure pas... Je le regarde malgré les larmes coulant le long de mes joues creuses.
- Regarde-moi, je t'en supplie, murmurais-je d'un ton presque sourd. Mais il lève la tête, montrant sa peine.
Je ne désire qu'une chose. Une seule et unique. Qu'il me prenne dans ses bras mais je crains ma réaction. Personne n'a pu me prendre dans ses bras, je refusais en reculant le plus possible. Mais après tout, c'est Harry. Mon Harry.
Le pincement dans le fond de mon coeur qui bât toujours la chamade commence à disparaître. Il ne manquait plus que lui. Et il est là, impuissant ; en larmes ; devant moi ; fatigué. Il ne parle pas, ne bouge pas, ne fait rien. Je ne peux dire qu'il reste impassible vu qu'il pleure lui-aussi... Mais il ne parle pas, et ça me déstabilise, j'ai besoin qu'il me parle ; besoin qu'il me dise que tout se passera bien ; besoin qu'il me dise qu'il m'aime ; besoin de ces mots rassurants et doux ; besoin de lui tout simplement. Il me manque et il est devant moi, en larmes, à environ trois mètres.
- Parle-moi, susurrais-je en quête d'une réponse, mais ma voix était toujours basse et à peine audible. Je ne sais même pas s'il m'entend ou comprend ce que je dis.
Par miracle, il commence à avancer. Il prend une chaise et s'assit à côté du lit médicalisé dans lequel je suis semi-allongée, sans dire un mot. On pourrait croire qu'il reste insensible à la situation, mais les larmes le trahissent.
J'essaye de m'asseoir sur le lit mais la blessure de ma cuisse me fait souffrir, donc je reste dans cette position inconfortable. J'essaye de tendre mon bras le plus possible afin de poser ma main sur sa joue. Quand j'y parviens, mes doigts caressent longuement sa joue. Il colle sa joue à ma main pour plus de contact, il sourit. Un réel sourire. Un sourire qu'il me faisait auparavant.
- Tu m'as tellement manqué, le silence se brisa par sa voix. Il parle ! Il a enfin prononcé quelque chose. Je lui souris.
- Je n'ai fait que de penser à toi, lui assurais-je.
- J'ai cru que je t'avais perdue...
- J'ai cru ne jamais te revoir... J'ai vu ma fin approchée à plusieurs moments, c'était atroce. Tout ce qu'ils m'ont fait était... horrible, pleurais-je en pensant à tout ce que j'ai vécu. La situation embarrassante et silencieuse d'il y a quelques minutes est presque oubliée.
- La vidéo, le téléphone, le message sur mon miroir, l'appel... Tout ce que j'ai eu lorsque tu étais loin de moi était abominable. J'ai fait beaucoup d'erreurs, beaucoup trop.
- Je t'en supplie, aide-moi à oublier, sanglotais-je. Les souvenirs refont surfaces. Je suis prise de spasmes et c'est ce qui fit pleurer davantage Harry à côté de moi. Il prit ma main dans la sienne et dessinait de petits cercles dessus afin de me rassurer et de me calmer.
Il savait qu'il devait y aller doucement, ni câlins ni baisers, rien. Je ne suis pas prête et il l'a compris. C'est pour ça que je l'aime. Il comprend rapidement les choses. Il ne force pas les gens à faire des choses qu'ils ne veulent pas.
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Where Are You ? // h.s
Любовные романыSon visage, Ce visage qui hante mes pensées, qui restent devant mes yeux, ce visage qui reste planter dans ma tête. Ses yeux, Ces magnifiques yeux verts qui virent parfois au gris, parfois au bleu, parfois au marron, ça dépend, mais la plupart du...