11. Confessions de couloir

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Suivant le sens des aiguilles d'une montre, mon geste et l'action de ma langue, inlassable, continuent à la tourmenter en ne lui laissant aucun répit. Elle finit par se raidir sous moi et hurler lorsque l'orgasme déferle en elle.

- Ruby?

Je remonte doucement le long de son corps fatigué en y déposant de légers baisers.

- Ruby t'es avec nous?

Quand je parviens à sa bouche, je viens mordre sa lèvre inférieure avant de l'embrasser une énième fois brutalement et de la relâcher, étendue sur le lit.

- Oh Ruby!

Les interpellations incessantes de Jennifer me sortirent de ma rêverie. Il y a quoi putain?

- Hein? Euh ouais pardon.

- T'en penses quoi? me questionna-t-elle

- De?

- Bah la vieille de l'accueil et Dean! Obligé il se passe un truc entre les deux non?

- J'en sais rien moi, lançais-je sans trop de conviction.

Qu'est-ce que je m'en tape des coucheries des uns et des autres? Si mon rédac chef veut se taper la vieille, qu'il se la tape!

Je vis Jennifer perdre son enthousiasme à la vue de ma réaction. Elle rompit le silence qui venait de s'installer, avec une mine bienveillante.

- Ça fait presque une semaine que tu sembles absente et distraite, tu es sûre que tout va bien? s'inquiéta-t-elle.

Malgré l'avoir dit d'une voix relativement basse et me l'avoir adressé à moi uniquement, les quelques collègues qui étaient autour de notre table à la cafétéria cessèrent leur activité et leur commérage traditionnel de la pause du matin et reposèrent leurs cafés pour fixer leur regard sur moi en attendant la réponse que je pourrais donner à Jennifer.

Pourquoi faut-il toujours que les gens se mêlent de tout?

- Ça va, dis-je sèchement, juste un peu de fatigue.

Le pincement des lèvres de Jennifer me fit comprendre qu'elle était quelque peu agacée face à ma réponse. Elle me connaît bien. Elle sait que je ne lui dit pas tout. Et ça l'énerve.

Contre son envie de renchérir avec une autre de ses questions à laquelle je ne souhaitait pas répondre, elle fit simplement un léger hochement de tête en gage d'approbation à ma réponse puis fit signe de m'ignorer en détournant son regard du mien pour reprendre la discussion dans laquelle elle était engagée avant cela.

Je replongeai aussitôt dans mes pensées, les images de mon ex et de cette foutue nuit tournant en boucle dans ma tête.

Sam. Si vulnérable. Si dépendante. Se donnant à moi. Haletante. A ma merci. Succombant à mes prouesses. Putain.

Comment est-ce possible de baiser à ce point avec tant de haine?

Son corps électrifié transpirait de colère et de rage mélangés au plaisir et à la libération de notre union passée retrouvée. Du moins à nos parties de jambes en l'air retrouvées. Où plutôt à ce que l'on peut appeler un coup d'un soir brutal et sans sentiments.

Un rubis au cœur de pierreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant