Un rubis au cœur de pierre

14. Chaleur tropicale

Ding dong.

Un coup d'œil dans le miroir de l'entrée. Un geste de la main pour remettre les cheveux en place. Positionnement bien droit du nœud papillon. Remontage de bretelles obligatoire. Sourire aux lèvres. Regard charmeur. Ouverture de porte. Waouh. Créature sublime.

Elle affichait une mine rayonnante et était apprêtée de manière divine. Elle me glissa un bonsoir à l'oreille après avoir déposé un baiser délicat sur ma joue.

- Tu es magnifique, complimentais-je Emmy en lui baisant la main en signe de galanterie.

Elle est vraiment splendide. Sa petite robe courte toute noire qui ne laissait entrevoir qu'un léger décolleter et des longues jambes à couper le souffle sublimait le visage rosée de la styliste coiffée en chignon. Elle est à croquer.

- T'aime? me questionna-t-elle en me désignant sa robe.

En glissant sa main dans la mienne, je la fis tourner sur elle-même en admirant ses courbes et le bas du vêtement qui tournoyait et flottait dans les airs.

- Je n'ai pas de mot, répondis-je mon regard toujours fixé sur ce magnifique corps.

- Pièce exclusive de ma nouvelle collection, se félicita-t-elle.

Je la regardais de plus belle, de plus en plus admirative, avec un désir palpitant dans mon regard.

- Je suis ravie que tu mettes tes talents au profit de mon œil expert, souriais-je.

- N'en profites pas trop non plus, me tapait-elle gentiment l'épaule du bout des doigts.

Mon sourire s'élargissait comme celui d'un enfant surprit alors qu'il faisait une bêtise. Après tout, j'ai des yeux. Et ils sont faits pour regarder. Dans ce cas là, surtout pour admirer.

- Tu n'es pas trop mal non plus, continua-t-elle en passant sa main sous une des bretelles avant de la tirer pour la faire claquer sur mon corps.

- Aie, me plaignais-je.

- Petite nature, se moqua-t-elle le sourire aux lèvres.

Ce sourire c'est... Waouh. Elle est craquante. Je me perdis dans mes pensées songeant à la beauté de la femme sur mon palier.

- Bon tu me fais entrer où tu comptes rester planter là indéfiniment ? me sortit-elle de ma rêverie.

- Hein ? Euh oui pardon, me repris-je, je t'en pris, lui fis-je signe d'avancer.

Je fis passer Emmy devant moi en l'accompagnant, une main sur sa hanche, vers le salon. Je la débarrassai de son sac et lui servis une coupe avant de trinquer. Le liquide pétillant coulait doucement dans ma gorge asséchée par l'effet que l'entrée de mon invitée avait eu sur moi. Maladroite, ou peut-être juste sous le charme et perturbé par cette femme, une goutte de mousseux déferla malgré moi sur mon menton avant de tomber sur ma chemise.

Dans un automatisme, toutes deux nous précipitions vers une serviette posée non loin. Nos doigts se rejoignirent et s'effleurèrent sur le tissu que nous voulions chacune attraper. Mon corps se figea sous ce contact et un court instant d'arrêt se fit entre nous.

- Laisse, je vais le faire, prit-elle la serviette avant de venir essuyer avec délicatesse mon menton.

- Merci.

Elle s'appliquait à nettoyer la tâche sur mon vêtement avec la plus grande concentration qu'il soit.

Elle est trop mignonne.

Je regardais l'action de ses mains sur ma poitrine et lorsqu'elle eu fini, relevais la tête vers elle dans le même mouvement qu'elle ce qui eu le don de rapprocher conséquemment nos visages qui se touchaient presque et nos lèvres qui n'étaient qu'à quelques centimètres de s'effleurer. La gorge sèche, je déglutinai face à cette bouche dont je ne désirais qu'une seule chose, qu'elle se pose sur la mienne. Je fis glisser le bout de mon pouce sur sa lèvre inférieure et Emmy, réceptrice, ferma les yeux sous ce contact et entrouvrait la bouche en signe d'attente que j'y dépose mes lèvres.