Ma tête me fait mal. La fatigue se fait ressentir. L'alcool n'a pas encore quitter mes veines. Je sens le sang pulser dans mes tempes. La soirée fut riche en émotions. On aurait peut-être pas du boire tant.
Haleine? Passable.
Tenue? Celle de la veille mais correct.
Cheveux? Un geste de main dedans et on devrait être bon.
Soit. C'est partit.
Toc toc toc.
- Entrez! hurla une voix entre deux cris.
Le grand bureau parfaitement bien rangé de Ochs qui laissait une vue incroyable sur la belle ville de New York, était bien vide en la présence seule du directeur de rédaction et de celle, inhabituelle, de Dean.
Les bras croisés et le regard plongeant sur la huitième avenue bondée à l'extérieur sous ses pieds, ce dernier se tenait face aux grandes baies vitrées alors que notre patron, lui, hurlait au téléphone, probablement sur un employé dont il n'était pas content. J'attendais donc sagement sur le pas de la porte que ce monsieur se calme et qu'il se décide enfin à remarquer ma présence.
- Je ne veux rien savoir! C'est ce soir sur mon bureau ou vous êtes viré, entendu?! menaça-t-il la personne à l'autre bout du fil.
Dean se retourna en me jetant un regard amusé de la situation et fut prit d'un sursaut lorsque le téléphone de Ochs s'écrasa sur son bureau après le vol de quelques mètres qu'il avait effectué suite au lancé de son propriétaire.
- Quelle bande d'incapables, grognait-il. Mlle Johnson. Entrez je vous pris, se reprit-il.
Il me tendit sa main que je saisissais en le saluant poliment avant de faire de même avec mon rédacteur en chef. Il me désigna une chaise pour me convier à prendre place.
- Bien. Mlle Johnson, à nous, fit-il sur un ton grave.
Sa voix ne me rassurait pas du tout. Il semblait beaucoup plus tendu qu'à son habitude ce qui me fit perdre le peu de confiance que j'avais réussi à garder jusque là.
- M. Ochs, dis-je sérieusement.
- Laissez-moi vous dire que votre travail sur la Fashion Week était incroyable, me félicita-t-il.
- Euh... Mer... Merci monsieur le directeur, bégayais-je surprise de son comportement.
- Notre rubrique mode n'avait jamais connu un tel succès auparavant et le choix de faire la promotion d'une créatrice dont personne ne connaissait ni le nom, ni la collection, ni le visage a eu le don de ravir nos lecteurs! enchérissait-il.
Je remerciai à nouveau mon patron qui ne s'arrêtait plus dans les compliments avant qu'il ne s'adresse à Dean pour le féliciter également de m'avoir choisi et mit sur le coup de l'événement. Cet homme avait la fâcheuse habitude de se perdre dans chaque sujet qu'il débutait, au risque de se répéter encore et encore.
- Si je peux me permettre, monsieur Ochs, il m'étonnerait fort que vous m'ayez fait venir ici uniquement pour que l'on parle de mon travail sur la Fashion Week, le coupais-je. Je me trompe?
- Non effectivement, vous avez raison, se reprit-il. Avec Dean nous travaillons depuis quelques mois sur un nouveau... comment dire? Une nouvelle...
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Un rubis au cœur de pierre
RomanceNew York. Sublime ville. Sublime job. Sublime vie. Sublimes créatures. Journaliste pour le plus grand quotidien de la ville, je menais la vie rêvée. Entre charme ravageur et exploits professionnels, mes journées et mes nuits étaient bien remplies. ...