Avec Jessica et Grace, nous attendions patiemment les deux retardataires qui mettaient des heures à finir de se préparer. Jennifer arriva dans la minute, et quand j'entendis des pas derrière moi, je me retournai sur une Emmy qui se tenait sur le pas de ma chambre dans l'appartement que Ochs nous avait loué. Dans un fourreau argenté, elle ressemblait à une star du cinéma. Je restai muette et m'élançai vers elle, exagérément fière, pour embrasser son front.
- A couper le souffle, me contentais-je de dire.
Prenant ma cavalière par la taille, je l'entraînai vers le salon. Nous buvions un verre avant de nous mettre en route vers une destination que seule Jessica connaissait. Il régnait une ambiance de colonie de vacance dans le taxi. Comme ce matin, je voyais mon porte monnaie se vider à mesure que les kilomètres défilaient sur le compteur. Finalement, Jennifer se contenta de mettre ces frais sur le compte du patron. Encore une bonne idée.
La boîte où nous avions mis les pieds était déjà très fréquentée quand nous arrivions. Très vite, nous passions commande et l'alcool coulait à flot dans nos gorges. Emmy répondait très sûre d'elle aux questions de Grace qui apparaissait comme quelqu'un de très curieuse. Et pendant que ces deux dames faisaient plus ample connaissance, avec Jennifer nous essayions de dénicher l'homme parfait pour Jessica qui se lamentait de ne pas avoir baiser depuis que nous étions parties de New York.
- Nan mais sérieusement les filles, les mecs sont impuissants ici ou quoi? nous demanda l'hôtesse de l'air quelque peu pompette sur un ton si sérieux que Jen et moi ne pouvions nous empêcher de pouffer comme deux adolescentes dans la cours de récréation.
- Ou alors c'est moi, poursuivait-elle. Je ne plais plus.
Elle prit un air contrit.
- Ne dis donc pas de bêtises Jessica. Regardes toi, tu as tout pour toi, tentais-je de la rassurer. Et le mec de l'autre soir là à Boston, comment il s'appelait déjà?
- Aaron, m'aidait mon assistante.
- Oui voilà Aaron, merci. Vous aviez l'air de bien vous entendre non? Je veux dire, sur le plan physique t'aurais pu te le taper lui l'autre soir pas vrai?
- J'aurais pu oui si vous n'aviez pas décidé que nous devions partir au moment où ça devenait intéressant, nous gronda-t-elle.
- Il suffisait de passer à l'action plus vite, se moqua Jennifer. Hop, un petit tour aux toilettes et le tour est joué, riait-elle.
Je repensais au moment où, justement, j'avais croisé l'apprentie journaliste à la sortie des WC avec la brune qui remontait sa braguette pendant qu'elle tentait de maîtriser ses cheveux qui affichaient la coupe d'après baise.
- D'ailleurs tu les as bien baptisé ces toilettes toi, lui fis-je remarquer.
- Exact. Un très bon coup, cette fille, fit-elle fièrement. Franchement tu as raté quelque chose en passant à coté d'elle.
Jessica pouffait de rire.
- Ne rigole pas toi, la mal baisée, lança Jen. Tu ferais bien d'essayer avec une femme un jour, tu ne sais pas ce que tu loupe à te focaliser sur les hommes et leurs gros engins.
- D'une, je ne suis pas mal baisée, se défendit-elle, c'est juste que je ne suis pas baisée tout court. Et de deux, je ne saurais pas quoi faire d'un putain de vagin. Nan mais sans déconné, comment vous vous en sortez au pieu? nous demanda-t-elle intriguée.
- Tu veux une initiation peut-être? proposa Jennifer ironiquement. Ou tu préfères faire un stage d'observation avec Ruby et Emmy? se moqua-t-elle.
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Un rubis au cœur de pierre
RomanceNew York. Sublime ville. Sublime job. Sublime vie. Sublimes créatures. Journaliste pour le plus grand quotidien de la ville, je menais la vie rêvée. Entre charme ravageur et exploits professionnels, mes journées et mes nuits étaient bien remplies. ...