Chapitre 8

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Nous arrivons au village. Tous les regards sont rivés vers nous, entre indifférence et curiosité. Après tout, je reste la fille d'Ixora. Celle que tout le monde espère voir morte un jour, celle qui appartient aux ennemis, celle qui a été épargnée sans raisons apparentes par Aquila.

Julian entre dans une maison et demande à ce qu'on trouve un endroit où me déposer. Ma gorge gonfle dangereusement et respirer devient difficile. Il hurle et personne ne bouge. Il renverse le contenu d'une table et me dépose lourdement. 

-Allez chercher le remède de père pour ses allergies immédiatement ! crie-t-il de nouveau. Respire Moea.

Je sens toujours cette sensation de brûlure dans ma gorge qui enfle de plus belle. Je suffoque et de la salive dégouline le long de ma bouche asséchée. Julian me regarde d'un air affolé et ouvre tous les tiroirs disponibles de la pièce,visiblement à la recherche d'un objet. Il saisit un petit couteau et transperce le bas de mon cou légèrement. Après une vive douleur,l'air emplie de nouveau mes poumons et je peux à nouveau respirer.

-Je m'excuse si je t'ai fait mal mais j'ai cru que tu allais y passer.

Je cligne des yeux en signe de remerciement. Il me regarde en souriant et passe sa paume dans mes cheveux pour dégager mon visage en sueur.

Une femme arrive avec un flacon qu'elle tend à Julian d'un geste militaire et froid. Il la remercie sur le même ton et elle s'éclipse de la maison en détournant le regard.

-Faut que tu boives ça, dit-il en me désignant le récipient en verre.

Il approche doucement le goulot de mes lèvres et j'absorbe une petite gorgée qui me fait tousser.

-On va te recoudre le trou que je t'ai fait. Ça devrait cicatriser vite. En attendant, je vais te ramener chez nous, tu as besoin de repos.

Il passe son bras gauche sous ma nuque,l'autre sous mes genoux et me soulève délicatement. Je peux sentir son parfum enivrant lorsque je blottis ma tête contre sa poitrine musclée. Je ferme les yeux et sens mes membres dégonflés grâce à l'action du remède.

Arrivés chez Aquila, je le vois courir jusqu'à son fils pour me porter à son tour. Je sens son cœur battre à toute vitesse. Pourquoi est-il autant nerveux lui aussi ?


Je suis leur prisonnière et voilà qu'ils me sauvent à deux reprises.

InfranchissableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant