Chapitre 17

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Nous rentrons manger chez Aquila et je suis soulagée lorsque je ne vois aucune noix de coco à proximité. 

Une femme apporte différentes entrées et je me régale malgré le fait que je renverse du jus de pastèque sur la nappe.

-Moea, je voudrais te parler après le repas, dit Aquila.

Je jette un regard interrogateur à Julian mais il semble aussi surpris que moi et hausse simplement les épaules. Je hoche la tête pour acquiescer et je vois un petit sourire de gratitude se dessiner sur ses lèvres. Je pense qu'il veut me révéler les raisons qu'il l'ont poussé à m'épargner. A vrai dire, c'est ce que j'attends depuis mon arrivée ici, je prie pour que mon raisonnement ne soit pas erroné. 

 Finalement, le repas se termine assez rapidement. Il a été moins glacial que d'habitude et je sens qu'en apprenant à mieux le connaître, je pourrais apprécier Aquila. Enfin, je devrais l'appeler mon beau-père désormais mais cette idée me paraît encore étrange. Je ne réalise pas encore que j'ai épousé Julian secrètement. J'ai agi de manière impulsive et irréfléchie mais je ne regrette pas mon choix. Cependant, j'appréhende la réaction de mon père si il l'apprend un jour. Je ne sais même pas si je le reverrai un jour. Il me manque terriblement ainsi que mon frère Than et que mon amie Lia. Ma vie d'avant me semble si loin. Pourtant, ça ne fait que quelques semaines que je suis ici. Je touche mon tatouage à travers mon tee-shirt. Comment réagirait-il en l'apprenant ? Il ne pourra jamais l'accepter...

Aquila s'approche de moi et demande à son fils de quitter la maison. Il s'exécute après m'avoir fait un léger sourire.

-Je pense que le moment est venu de tout te révéler.

-Oui, je le pense aussi.

Il gratte sa barbe de trois jours et fait mine de réflechir.

-Je vais aller droit au but, ça sera plus simple pour moi. Tu sais que je ne t'ai pas tuée car j'ai vu ton collier, celui qui appartenait à ta mère.

Son regard s'assombrit dangereusement.

-Qui était ma mère pour vous ?

-C'était elle la femme que j'aimais.

-Ce n'est pas possible, elle a succombé à une morsure de serpent.

Il essuie ses yeux qui commencent à s'humidifier du revers de sa manche et poursuit :

-C'est ce qu'on t'a raconté.

Je le supplie du regard de me révéler la vérité. Puis, d'un élan de sympathie, je saisis sa main pour l'encourager à parler.

-L'histoire que le vieux sage a raconté près du feu est la nôtre. On est tombés amoureux mais on ne pouvait pas vivre notre amour. Ta mère a épousé ton père et elle a eu Than. Ton père est ensuite parti quelques mois en mer avec d'autres hommes. Oxana est de nouveau tombée enceinte. Le bébé ne pouvait pas être de lui. 

-Je ne saisis pas bien, je lâche complètement choquée.

-Je suis ton père Moea.

Mon monde semble s'écrouler. Mes yeux se remplissent de larmes. C'est impossible, cet homme ne peut pas être mon père. Je refuse de l'admettre.

-Je ne vous crois pas.

-Moea, tu nies l'évidence. Nous avons les mêmes yeux noisettes et une allergie commune à la noix de coco. 

-Non, non, vous n'êtes pas mon père. Je veux rentrer chez moi ! je hurle en me levant.


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