Chapitre 16

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Le lendemain, nous nous réveillons allongés sur le sable. Mon corps nu est recouvert d'une couverture légère. Ça doit être Julian qui a été la chercher durant la nuit. En plus d'être un inconditionnel romantique, il est très prévenant. 

Je me lève en cachant ma poitrine avec la couverture et je dépose un baiser sur sa nuque. Il pousse un petit gémissement et se réveille. Sa tête surprise m'arrache un fou rire et il commence à râler. Visiblement, il n'est pas du matin.

-Je ne sais pas quelle heure il est mais on ferait mieux de rentrer. Je ne tiens pas à ce qu'on nous retrouve dans cet état ici, je lui dis.

-Excellente idée.

Nous nous rhabillons et je garde la couverture autours de moi pour cacher ma robe. Je ne tiens pas à ce que tout le village raconte des ragots. Nous atteignons la maison d'Aquila et je grimpe les escaliers à toute vitesse en essayant d'être la plus discrète possible.

Je range ma robe dans la grande armoire et enfile les premiers vêtements qui me tombent sous la main. Je respire pour calmer mon pouls et descends rejoindre Julian.

-Aujourd'hui, c'est l'exposition des tisseurs du village. Tu veux qu'on aille faire un tour ?

J'accepte et il va chercher une sacoche en cuir contenant quelques pièces.

***

Des étalages entiers de tissus magnifiques envahissent la place principale de l'île. Mes yeux ne peuvent pas quitter les différentes couleurs et matières. Leur travail est réellement remarquable. C'est fou ce que les gens peuvent être talentueux et réaliser d'aussi jolies choses avec seulement leurs doigts.

Je me stoppe net quand mon regard effleure une magnifique couverture brodée avec des motifs aztèques bordeaux. 

-Elle te plaît ? me demande Julian.

-Ouais, je la trouve vraiment époustouflante. Elle me rappelle celle de ma mère.

-Elle est à combien ? demande-t-il à l'attention du vendeur.

-Quatre pièces d'argent.

-Non mais Julian, tu n'es pas obligé, je lâche.

Il tend les pièces à l'homme barbu et il attrape la couverture. Visiblement, je n'ai pas mon mot à dire.

-Je t'aime, me chuchote-t-il à l'oreille.

-Moi aussi, dis-je en mordillant la sienne.

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