Chapitre 20

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Cette révélation semble comme un choc pour lui. Il lâche subitement mes mains et me tourne le dos en portant ses mains entrelacées sur le sommet de son crâne.

-Je t'en supplie, dis-moi quelque chose, je murmure. 

Ma voix est aussi faible que tout mon être. Je suis torturée de l'intérieur et je ne peux qu'attendre au milieu de la rivière le moindre signe que pourrait m'envoyer Julian. Sa respiration s'accélère, il ne devait pas s'attendre à cette révélation. Il se résigne enfin à se retourner et je l'interroge du regard. Malheureusement, ses yeux sont vides et ne me permettent pas d'accéder à ses pensées.

-Je ne m'attendais pas à ça, m'avoue-t-il.

-Je sais, moi non plus à vrai dire.

-Mais tu en es sûre ?

-Certaine.

Il porte sa main droite à sa bouche et je reconnais de nouveau ses yeux rieurs ce qui me soulage assez.

-Je suis désolé si j'ai pas la réaction que tu attendais mais là je réalise pas trop.

Un petit rire se mêle à mes larmes et Julian me reprend dans ses bras en me murmurant des mots doux à l'oreille.

-Ne pleure plus Moea. Tu m'as tellement manqué.

-Toi aussi, tu m'as manqué.

Puis soudain, je me rappelle l'impossibilité de notre amour. Je m'échappe de son étreinte et me pince les lèvres en cherchant les mots justes.

-Julian, si je suis partie il y a deux mois, c'est parce que j'ai appris quelque chose sur moi.

Il me supplie des yeux de continuer.

-Aquila m'a avoué qu'il fréquentait ma mère. Je suis sa fille et par conséquent, tu es mon... mon... demi-frère. C'est tellement injuste...

-Il t'a laissé partir comme ça, il ne t'a rien dit d'autre ? me demande-t-il.

-Je suis partie dès que j'ai appris qu'il était mon père.

-Il aurait dû te rattraper ! Quel connard égoïste ! crie-t-il de nouveau.

Je ne comprends pas sa réaction.

-Je ne suis pas le fils d'Aquila. Il a été forcé d'épouser ma mère car elle était déjà enceinte et c'était la fille du chef, il ne pouvait pas refuser. Elle est morte en couche mais il m'a élevé comme son propre enfant. Tout le monde le sait sur l'île.

Je suis tellement choquée que je ne dis rien. On dit que le hasard fait bien les choses mais il est vrai que si Aquila avait été le réel père de Julian, il ne nous aurait pas laissé vivre notre amour. Ça aurait été immoral. 

Je peux enfin faire ce que j'attends depuis maintenant de mois. Je prends son visage dans mes main et lui donne un baiser infini.

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