Eighteen

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30 septembre 2017

- Vas y recommence. Dis-je à ma mère. Ré explique moi pourquoi on est la.
- Et bien j'imagine que si nous sommes dans un aéroport et que ne partons pas en vacances, nous sommes la pour retrouver des gens.
- Non mais ça je sais. Je veux juste que tu me ré- expliques pourquoi je suis la à attendre Caroline ! Sérieusement, Caroline ?! M'énerve je.
- Ton père te l'as demandé.
- Mais je m'en fou. Je peux très bien jouer la carte de la malade et rentrer.
- Aly chérie fais un effort.

Elle me fait un bisous puis s'éloigne pour répondre à son téléphone qui vient de sonner.
Tyler qui nous écoutait (plus ou moins vu qu'il capte pas) ouvre finalement la bouche.

- Why don't you love Caroline ? Me demande t-il.
- Because it's a bitch. Dis je simplement ce qui surprend Tyler.

Bah ouais, toutes les belles mères ne sont pas aussi gentilles que ma mère.

On attend encore une dizaine de minutes puis les premiers passagers de l'avion arrivent. Je ne prend pas la peine de chercher papa et Caroline du regard parce que je suis vanné par leur arrivé.

- Ma fille. Ma grande fille. S'écrit une voix au loin.

Je lève la tête pour évidemment tomber nez à nez avec les bras de mon père qui ne tardent pas à se refermer sur moi.

Je lui rends son étreinte parce que je suis contente de le voir (oui oui, même si il a amené la marâtre avec lui). Et puis lorsqu'il se décale, bah je vois Caroline.

- Bonjour bouboule. Me dit Caroline et je lui fais un sourire forcé.
- Salut vieille peau. Lui dis je.

Elle me jète un regard noir et c'est le signal de ma mort.
Quelle joie de retrouver une belle mère qui ne vous aime pas et que vous n'aimez pas non plus...

Nous montons tous dans la voiture et mon père parle avec ma mère tandis que je suis coincé entre Tyler et Caroline.

- Alors comme ça tu es malade ? Me demande Caroline.

Je suis surprise de sa question parce que elle montre un minimum d'intérêt à ma santé.

- Tu souffre ? Tu as mal ? Demande t-elle en souriant.

Ah ouais d'accord. Elle veut juste savoir si j'ai mal. Vielle conne.
Je lui fais un doigts d'honneur et mets mes écouteurs. Tyler est à côté et ne dis rien mais je vois qu'il a compris qu'elle vient de me lancer une vacherie.

Lorsque l'on arrive à l'appartement, je pars directement sur le toit. Mare de voir leurs têtes, à tous.
Évidemment, Tyler arrive.

- I think I understood why you do not like him. (Je crois que j'ai compris pourquoi tu ne l'aimes pas). Me dit il en s'asseyant à côté de moi. She's a real bitch.

Je secoue la tête pour approuver sa remarque.

Demain ( lundi) j'ai de nouveau une chimiothérapie, ça fais déjà la 4ème, je suis habitué maintenant... non je rigole, j'ai toujours autant la frousse d'y aller et je vomi toujours une fois installée.
Mais je fais semblant que tout va bien, pour ma mère, pour mon père, et même pour Tyler et Ben. Mais je crois que en vérité. Je le fais pour moi. Si tout va bien dans ma tête : tout va bien dans le reste de mon corps. Enfin c'est ce que je me dis...

Les séances ce passent bien, c'est très long mais grâce à Marcus le temps passe plus vite. Il est vraiment très gentil, marrant, et en plus il parle Français : le top !
Il m'a longtemps poussé à aller dans les salles communes et j'ai toujours refusé. Mais demain, je vais accepter.

Il ne faut pas que je reste dans le déni. Je suis malade et pleins d'autre gens aussi. Alors pourquoi s'isoler ? Je pourrais rencontrer des gens, parler avec eux sans gêne de la maladie...

Je reste longtemps à réfléchir. Tellement longtemps que Tyler en a eu mare et est rentré.
Tyler est le seule qui ne me regarde pas en pitié et je ne le remercierai jamais assez pour ça.

Ma mère pleure. Elle pleure souvent même; parce qu'elle a peur. C'est moi qui devrait pleurer, parce que c'est moi qui ai le cancer. Et vu que ma mère pleure, Ben est triste pour moi et me regarde en pitié. C'est un cercle vicieux.

En parlant de cercle tiens, ma mère a voulu m'inscrire à un groupe de soutient pour jeune malade. Non mais sérieux... je suis malade pas dépressive. D'ailleurs je suis allé à une soirée récemment avec Aiyana. Je me suis amusée, j'ai bu, et j'ai même tiré une tafe sur un joint. Et je ne suis pas morte.

Je continu les cours comme j'ai l'habitude de le faire depuis le commencement et je ne suis pas morte.

Je fais du sport, je fais du footing jusqu'au pont de Brooklyn et parfois, Tyler m'accompagne et je ne suis pas morte.

Amen, je crois que dieu est de mon côté. Ma mère m'a emmené à l'église aussi. J'ai joué la carte malade, je n'aurai pas du, elle m'a encore plus poussé à y aller. Elle veut prier à ma guérison. Je crois que finalement c'est ma mère qui est malade...

Je fini par descendre du toit et quand j'arrive dans le salon, aucune trace de mon père et de sa pouffe.

- Ils sont parti se reposer à l'hôtel, on les verra plus tard. M'informe ma mère.
- J'ai pas tellement envi. Dis je en me jetant sur le canapé.
- Tu vas devoir portant. Il a fait le trajet juste pour te voir.
- Mais je n'ai rien demandé moi. On pouvait se voir sur Skype, ou sur FaceTime.
- Arrête de faire l'enfant et réjouis toi plutôt sur le faite que ton père soit la. Me sermonne t-elle.

Je souffle puis allume la télé. C'est Desperate Housewives. Mais en anglais. Tant pis, je regarde quand même. Voir Gabrielle Solis faire du shopping va me détendre...

Je me suis tellement détendu que je me suis endormi... Ben me réveille pour me dire qu'on mange.

Le dinner ce passe agréablement bien, il n'y a pas de tension, ni de maladie qui volent au dessus de nous.
Je dis bonne nuit à tout le monde et pars me préparer à dormir.

Demain on longue journée m'attend et je vais devenir sociable. Ça ne va pas me tuer d'être sociable un peu... pas vrai ?

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