Lorsqu'à bout de souffle, Terrence s'engouffra dans le hall de l'hôpital, il les aperçut aussitôt : les frères Cornwell et les deux amies de Candy. Une telle consternation se lisait sur leurs visages qu'il eut l'impression que son cœur allait s'arrêter de battre. Son esprit vidé de toute pensée, il ne s'interrogea même pas sur la présence de l'aîné des Cornwell qu'il croyait pourtant mort et enterré.
Archibald releva la tête et l'aperçut à son tour.
« Qu'est-ce qu'il fait là, celui-là ? » gronda-t-il entre ses dents en serrant les poings, prêt à en découdre avec le nouveau venu.
Son frère le retint par l'épaule.
« Ce n'est ni le lieu, ni le moment... »
Archibald se dégagea avec humeur, pas vraiment prêt à capituler avant même d'avoir engagé les hostilités. Mais l'arrivée d'Albert mit fin à toute velléité de bagarre. Son expression pâle et défaite en disait long sur l'état de fatigue dans lequel il se trouvait. Un certain découragement aussi semblait l'avoir gagné, ce qui lui ressemblait si peu... Les autres se raidirent, redoutant de mauvaises nouvelles, mais il les ignora et, se dirigeant à grands pas vers le jeune acteur, il lui lança sans préambule :
« Mais où diable étais-tu donc passé ? Je t'ai fait chercher partout...»
Déstabilisé par cette étrange entrée en matière Terrence ne put trouver le moindre début de réponse dans son cerveau en pleine confusion. Mais déjà Albert lui agrippait le bras et l'entraînait à grands pas dans les couloirs grisâtres et mornes de l'hôpital, comme si le temps leur était compté.
« Mademoiselle Pony nous a dit que tu étais venu à La Porte et que tu cherchais Candy. »
Mademoiselle Pony... Bien sûr... Terrence l'avait oubliée, mais alors complètement oubliée. Comme il avait sans doute oublié tout un tas d'autres choses à l'instant maudit où il avait aperçu Candy dans les bras du fermier.
« Candy... Comment va-t-elle ? se résolut-il finalement à demander.
— Pas très bien, commença Albert sur un ton incertain, sans pour autant ralentir l'allure.»
Ils finirent par arriver devant une chambre et la main sur la poignée de la porte, le patriarche de la famille André s'immobilisa et fixa avec intensité le jeune acteur.
« En vérité elle va mal... Son état se dégrade, et les médecins ne comprennent pas pourquoi. C'est comme si elle se laissait mourir... »
L'expression qui s'inscrivit sur le visage du jeune acteur indiquait assez la panique que ces paroles venaient de déclencher en lui. Non... Ce n'était pas possible. Un mouvement convulsif le secoua, tandis que devant lui Albert poussait la porte. L'infirmière, une dame d'un certain âge, s'écarta du lit devant lequel elle se trouvait.
Et il la vit. Sa Taches de Son. Reposant là. Minuscule, dans ce grand lit. Aussi blanche que les draps qui la recouvraient. D'une immobilité... effrayante. Avec à son chevet, le fameux Tom. Serrant entre les siennes la petite main de Candy...
Terrence aurait voulu lui hurler de la lâcher et se précipiter pour prendre sa place. Mais il était cloué sur place, atterré. Incapable du moindre mouvement. Ainsi ce rêve... C'était donc vrai ? Tout ce qu'il avait cru être un cauchemar était donc vrai ? Non, c'était inconcevable... Il était sûrement encore en train de rêver, n'est-ce pas ? N'est-ce pas ?!? La réalité ne pouvait être aussi cruelle !
Tom, perdu dans un océan de sombres pensées, avait tout de même fini, au bout d'un certain temps, par remarquer leur présence. Le regard qu'il leva vers eux fit frémir l'acteur. Un regard vaincu qui semblait admettre que le destin s'était irrémédiablement mis en marche. Mais Terrence ne voulait ni ne pouvait y croire ! Le sang lui battant douloureusement les tempes, il fixa à nouveau le visage adoré et si pâle cherchant à y déchiffrer le moindre indice qui eût pu infirmer ce que tout, alentour, semblait porter à croire. Sans y parvenir. Ce fut dans une sorte de brouillard qu'il entendit :
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Les rois mages
FanfictionEt si les rois mages se mêlaient du destin de Candy et de Terry ?