Partie 20

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« Je t'ai apporté les papiers, déclara Charlie en tendant à son ami une liasse de feuillets.

Des chants de Noël s'élevaient dans la pièce voisine. Même si elles manquaient parfois de justesse, les petites voix étaient pleines de ferveur.

« D'après Robert, continua-t-il, la procédure d'adoption a été accélérée parce qu'ils étaient persuadés que tu allais bientôt épouser ta jolie fiancée...

— Tu sais très bien que ce n'est pas ma fiancée, se renfrogna l'acteur.

— Je sais, je sais...

— Je la retiens, la mère Marlowe et ses affirmations mensongères ! Encore tout à l'heure...

— De quoi tu te plains ? le coupa Charlie. Ses mensonges auront au moins eu l'avantage de faire avancer un peu les choses.

— Si tu le dis... Sauf que l'adoption ne pourra prendre effet qu'une fois que je serai marié, constata Terry en lisant le premier feuillet du document. »

Il parcourut la suite, un peu inquiet. Heureusement, le nom de la femme qu'il était censé épouser n'était nulle part mentionné. Il fallait juste qu'il épouse quelqu'un. Il releva vers Charlie un regard soulagé.

« Eh bien, tu n'as plus qu'à te marier ! Tu le lui as proposé ?

— Non, pas encore...

— Et tu lui as parlé de la petite ?

— Je n'en ai pas eu le temps, non plus. Et j'avoue que je ne sais pas trop comment lui présenter la chose. »

Devant la mine soudain soucieuse de son ami, Charlie déclara :

« Tu devrais juste lui en parler, Terry. Telle que je la connais, elle va trouver que c'est une idée fantastique ! Elle qui aime tant les enfants ! Et puis elle a été élevée ici. Elle sait ce que c'est !

— Justement, Je ne voudrais pas qu'elle se sente obligée d'accepter le mariage juste dans l'intérêt de la petite.

— Tu rigoles ?

— Pas du tout... Candy a une tendance marquée à faire passer le bien-être des autres avant le sien et je sais de quoi je parle...

— Tu n'as qu'à ne pas lui en parler tout de suite, de la petite, tu verras bien...

— Peut-être, mais ensuite ? Je n'ai pas envie de lui imposer Mary comme ça, même si c'est une gamine formidable. »

Tout à leur discussion les deux hommes faillirent avoir une attaque lorsqu'une petite voix s'éleva derrière leur dos :

« Vous parliez de moi ? »

La fillette lâcha la main de Candy et se précipita vers Terry qu'elle entoura de ses petits bras.

« Doucement... rit celui-ci, à la fois heureux de voir sa Taches de Son debout, et inquiet à l'idée qu'elle ou Mary aient peut-être surpris des paroles qu'elles risquaient de mal interpréter. Je vois que vous avez fait connaissance, toutes les deux... »

La petite se haussa sur la pointe des pieds.

« Tu sais, tu as raison, lui glissa-t-elle à l'oreille. Elle est aussi gentille que jolie ! »

Si l'acteur avait craint un moment qu'elles puissent ne pas s'entendre, ces paroles et le sourire espiègle qui éclairait le visage de Candy le rassuraient sur ce point.

« Qu'est-ce que vous complotez, tous les deux ? s'enquit cette dernière en s'approchant d'eux.

— Rien du tout... »

Les rois magesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant