36) Une rencontre douloureuse

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En média, le couple Alizée et Jordan

pdv de Karine

Il est neuf heures dix quand je suis en train de siroter un verre de jus d'orange, installée sur mon transat.

- Voulez-vous que je nettoie le rez-de chaussée madame ? me demanda Maria, en époussetant l'escaliers.
- Oh excusez-moi j'avais oublié de vous le préciser, oui sans refus, souriai-je.

L'employée hocha de la tête puis poursuivit son travail.

Maria, ce que je l'aimais bien. Au delà de prendre son rôle de femme de ménage très au sérieux, elle me donnait quelques conseils concernant la vie de famille, et il fallait dire que cela m'était d'une grande utilité. Étant toutes les deux mères nous nous comprenions parfaitement.

- Au fait Maria ? l'appelais-je, pourrais-tu t'assurer que la chambre de Jordan soit propre et rangée ? Je veux que tout soit parfait pour l'arrivée d'Alizée.

La femme arrêta l'aspirateur.

- Bien sûre madame, si je peux me permettre qui est Alizée ?
- C'est la petite amie de Jordan, ma belle fille si je peux dire. J'espère que leur couple durera longtemps, j'apprécie beaucoup cette petite, avouais-je.
- Ce que j'aimerai que mon petit Jean me ramène une cocotte à la maison, soupira la ménagère, rêveuse. Depuis tout ce temps que j'attends.
- Oh ne t'inquiète pas, laisse le temps faire son travail, la rassurais-je confiante.

Je l'entendis rigoler légèrement.

Pdv de Jordan

  Mais qu'est-ce-que j'en sais de ce sujet ? À croire que la prof aime nous torturer l'esprit. De toute façon je n'ai jamais apprécié le Français. Tous ces mots, ce langage, ces significations, j'en ai le tournis.

- Monsieur Dugeon ! s'exclama la prof en me sortant de mes pensées. Quel sujet avez vous choisi ?

Je me frotte les yeux, livide, puis me racle la gorge.

- Eum...

Toutes les filles s'étaient retournées comme d'habitude. Une me faisait de l'oeil et une autre entortilait une mèche de cheveux autour de son doigt. Toutes d'un ridicule... Comme si elles pensaient que je les trouvais jolies.

- Jordan ! insista Mme.Jolibois en plaçant ses mains sur ses hanches.
- Le deux.
- Quel est donc l'intitulé ? s'impatienta la professeur.
- Je n'ai pas la feuille sous les yeux, voyez vous.
- Très bien, s'agaça t-elle, avant de pincer des lèvres. Voyant le peu d'intérêt que vous portez à mon cours, je vous propose d'aller en permanence.
- Avec plaisir, ce serait mentir de dire que votre cours était un minimum intéressant,  adjugeai-je avant de me lever.

Toute la classe rigola sous le regard outrée de la jeune professeur.

Ce n'était pas dans mes l'habitudes d'agir ainsi mais j'en avais ma claque du lycée. Je n'avais plus qu'une envie : rejoindre Alizée.

Une heure et demie plus tard...

En sortant de la salle de permanence, je fus interpellé par Élisa.

- Tu vas où ? me demanda t-elle étonnée.
- Je rentre, répondis-je en récupérant mes manuels dans le casier. Alizée doit être arrivée à l'heure qu'il est.

La blonde face à moi ne disait rien, pensive, puis elle acquiesça.

- Ah oui... j'avais oublié.
- Bon salut, conclus-je en m'apprêtant à la quitter.

Un main me retint, j'en frissonnai.

- Oui quo... Élisa ? fronçai-je des sourcils. Qu'est-ce que...

Elle semblait gênée.

- Je peux venir ? me demanda t-elle en murmurant.

Je la regardai puis souris.

- Bien sûr voyons. Maman sera contente de voir que tu aies préféré rentrer au lieu de rester une heure de plus étudier en permanence.

De ce pas je la pris par le bras et l'entrainai dehors.

Pdv d'Élisa

  La voiture arrive, elle se gare sur le parking. Mon regard dévit vers Jordan, ce dernier est sur son téléphone et n'a pas l'air d'avoir remarqué la présence de Karine.

- Elle est arrivée, le secouais-je légèrement.
- Hein ? bégaye t-il. Ah oui en effet, merci.

  Nous marchons vers le véhicule à l'arrêt, quand elle nous aperçoit, Karine s'empresse de sortir de la voiture. Nous la voyons effectuer des signes de la main.

  Jordan soupire l'air de dire " Hé ouais c'est ma mère... " tandis que je pouffe de rire, amusée par le comportement enfantin de ma mère adoptive.

- Ça alors ma puce ! me souria t-elle surprise de me voir aux côtés de Jordan. Tu ne m'as pas prévenue que tu venais toi aussi ! Mais c'est parfait ! Tu vas enfin pouvoir rencontrer Alizée !
- Oui... c'est, une excellente idée, grimaçai-je mal à l'aise.

Ellipse du trajet

Je descendis de la voiture, mon sac à la main. Une valise se trouvait devant la porte d'entrée, elle devait être celle d'Alizée.

Je pris un paquet de gâteau et montai les escaliers afin d'arriver dans ma chambre. Celle-ci était ouverte en grand. En entrant à l'intérieur, j'aperçu une multitude de revues éparpillées au sol. Les miennes. Je ne dis rien, et rejoignis Jordan dans sa chambre.

- Tu peux me dire ce que font mes magazines par terre,  l'interrogeai-je calmement.

Il se contenta d'hausser des épaules.

- Je te parle, insisté-je vexée de son désintérêt.
- Qu'est-ce que j'en sais moi ! répondit mon frère en me regardant froidement.

À ce moment-ci, une jeune fille pénétra dans la pièce. Grande aux cheveux brun, il fallait avouer qu'elle était jolie. Jordan se leva rapidement de son lit, s'avança face à cette dernière.

- Oh mon bébé ! s'écria la jeune femme qui devait être.. Alizée, en sautant dans ses bras
- Mon amour, souffla t-il dans son cou, tu ne peux pas savoir comment tu m'as manqué.

Jordan posa ses mains sur ses hanches et l'embrassa amoureusement.

Je restai là ébahie mais surtout... blessée.

Les deux adolescents m'ignoraient totalement. Cela se confirma car Alizée prit Jordan par la main et s'apprêta a quitter la pièce. Cependant elle s'arrêta brusquement et se retourna face à moi.

- Oh, balbutia t-elle, je suis vraiment désolée nous ne nous sommes pas présentées. Alizée... Je suis Alizée, reprit-elle embarrassée. Tu comprends c'est tellement de bonheur de revoir Jordan, nous n'habitons pas à côté, alors je suis un peu rapide aujourd'hui...

Je souris en me forçant tant bien que mal.

- Pas de soucis, je comprends, assurais-je en ravalant mes larmes.

Elle était parfaite, d'une grande gentillesse, d'une beauté, et d'un naturel... J'avais espéré qu'elle soit tout le contraire pour me rassurer, me dire que je valais mieux qu'elle aux yeux de Jordan. Or c'était faux.

- J'espère que l'on s'entendra bien, me souria t-elle.

Je la regardai s'en aller, le cœur lourd. Malgré son adorable tempérament, je la haïssais déjà. Je la jalousais. Sa complicité avec Jordan était telle que ça me rendait dingue. Il n'avait pas le droit d'agir de la sorte. Pendant tout ce temps nous étions inséparables, il m'aimait j'en étais sure, je l'avais vu dans ses yeux, dans ses attentions. Oui, je le savais. Alors comment pouvait t-il m'oublier, faire comme si de rien était en restant aux côtés de sa merveilleuse, incroyable, spectaculaire copine ?

Jordan m'appartenait, je lui étais sienne. Alors non, je n'allais pas accepter ce qu'il venait de se passer. Alizée s'était immiscée dans notre vie et je ne comptai pas me laisser faire.

Pourquoi a t-il fallu que tu partes ? Tome 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant