21) Piégée

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Jules

Je faisais un footing lorsque quelqu'un me bouscula. Au vu du choc minime ressenti, j'en déduis qu'il s'agissait d'une fille.

Je me retourne. Mon intuition était effectivement bonne.

Comme à mon habitude avec les nanas plutôt attractives, j'aide la blonde à se relever. Elle a sacrément de la chance de ne pas être une de ces grosses baleines auxquelles je n'adresse pas un seul coup d'œil. Si ça avait été le cas, elle serait restée les fesses au sol. Car oui les grosses ça me dégoûte, les grosses c'est moche. Alors cette blonde elle a de la chance d'être fine, mais surtout l'aubaine d'être tombée sur moi.

- Ça va ?

Elle saisi ma main et se redresse. J'aperçois son visage lorsqu'elle dégage une mèches de ses cheveux.

Attendez...

Je me tends, ma mâchoire se crispe. Son visage ne m'était pas étranger. Je la regarde à nouveau et comprends. En effet c'était bien elle... Élisa Ovin.

Cette dernière est tout autant surprise de me voir, si bien qu'elle fait un pas en arrière.

Doucement idiote. Tu ne penses quand même pas m'échapper si vite ?

Je l'attrape par le poignet et son corps se plaque contre torse.

Décidément, je n'aurais pas pensé que ce serait si simple. Aucun signe de résistance, j'aurais espéré mieux. L'image que j'avais d'elle se confirma, ce n'était qu'une pouf. Après tout, voyons le bon côté des choses, je l'aurai plus vite dans mon lit et en aurai enfin terminé avec ce pari de merde. L'avantage dans cette histoire est que je pourrais la sauter, et ça croyez moi les mecs c'est quelque chose que je ne refuse que très rarement. L'exception concerne les grosses ou les nanas sacrément moches. Ça je ne pourrai jamais. Je veux bien être inclusif mais il y a des limites. On ne mélange pas les torchons avec les serviettes.

- Comme on se retrouve.

La blonde essaie tout de même de se débattre mais c'est peine perdue, elle ne fait pas le poids face à moi. Un sourire satisfait se dessine sur mes lèvres. Maintenant c'est le moment.

- Lâche moi !

Oh tais-toi blondasse j'ai pas tout mon temps.

Je m'apprête à lui lançer une remarque désobligeante mais je me souviens que j'ai un défi à gagner : sortir avec elle. Alors je me ravise.

- Décale-toi, je lui souffle en rapprochant mon visage du sien.

Elle bredouille, s'apprête à partir quand je la bloque par la taille : toutes les filles adorent ça. Elle va frissonner, je le sais.

En effet, un tressautement lui échappe. Trop facile. Pour arriver à mes fins, je dois la faire craquer, elle doit me supplier de sortir avec elle. Et après ça, je me promettrai de me venger, car je n'ai pas oublié ce qu'elle m'a fait il y'a quelques mois. Non, je m'en souviens très bien même. Elle avait eu le culot de me répondre en me tenant tête devant toute notre classe. C'était bien la seule pétasse à avoir osé faire ça. Alors, quand elle sera sortie avec moi, je la détruirai, l'humilierai. Et ça elle ne l'oubliera jamais.

Je rapproche mon visage sans manquer de la maintenir fermement par la taille. Sa bouche n'est qu'à quelques centimètres de la mienne. Son souffle commence alors à s'accélérer après que j'ai frôlé ses hanches. Pas si réceptive. J'ai connu mieux.

Me prêtant au jeu, je caresse alors ses cheveux. Mes gestes s'adoucissent.
Mais qu'est-ce que je fou. La tendresse gnagnan n'était pas comprise dans le plan, il fallait juste le strict minimum et là c'était trop déjà à mon goût.

Je me redresse. Il est temps que ça s'arrête. Elle me répugne et l'idée de sortir avec elle est loin de m'enchanter.  Il faut vite que je l'ai dans ma poche pour enfin m'en débarrasser. Ça n'est qu'une question de temps, je vais exceller sans problème. Qui peut bien s'intéresser à elle ? Après tout ce qui lui arrivait. Au moins, j'étais sûr qu'il n'y a pas de concurrence !

- Élisa ! Qu'est-ce tu fous ? J'ai eu le temps de faire un tour de l'étang ! s'exclame alors une brune en s'arrêtant devant nous.

Sans doute l'une de ses amies. Rectification plutôt la seule je dirai.

La blondasse quant à elle se racle la gorge. Elle remet une mèche derrière son oreille.  Tellement prévisible, encore une fois. J'en ricane intérieurement. Toutes les filles sont  pareilles, toutes des connes.

- J'arrive, balbutie t-elle.
- Okay, tu me rejoins ! lui crie son amie en se remettant courir.

C'est qu'elle était plutôt pas mal cette brune, ça pourrait être un plan cul après m'être tapé la blonde.

Soudain, je vois alors Élisa s'éloigner.

Ah non, pas si vite ma belle...

Je me rapproche d'elle.

- On se reverra.

Je ne manque pas de lui mordiller sa lèvre. La blonde laisse échapper un gémissement. Je déglutis. Et puis quoi alors ? Je suis un homme, c'était dans ma nature de pas être indifférent à ce genre de réaction féminine.

Je secoue la tête, reviens à mes esprits quand je remarque qu'elle est est déjà loin. Cette gourde avait déjà fuit. Elle ne savait faire que ça.

De toute façon elle sera à moi, rien qu'à moi, et elle pouvait être sure que j'allais lui le faire payer. Ça, elle allait bien vite le comprendre. L'humiliation qu'elle m'avait fait subir me restait encore au travers de la gorge.



Élisa

Revoir Jules aujourd'hui était la dernière chose à laquelle j'aurais pensé. Quelle rencontre imprévue.

Il fallait dire que ses agissements ne m'avaient pas laissé de marbre. Ce que je haïssais le fait de savoir d'avoir été attirée par Jules. J'avais essayé de me contrôler et de le repousser. En vain. Il avait posé ses lèvres sur les miennes.

Mais le plus louche dans tout ça avait été son comportement extrême bizarre. Il avait beau avoir un comportement de nature changeante au quotidien, à cet instant c'était différent.
Pourquoi s'était-il comporté ainsi avec moi ? Au lieu de me crier dessus, m'humilier comme à chaque fois, pourquoi avait-il fait preuve d'affection à mon égard ?

Mais à quoi jouait-il ? Selon moi, cela ne présageait rien de bon...

Pourquoi a t-il fallu que tu partes ? Tome 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant