2) Tout à une fin

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Flash back - 6 ans plus tôt

C'était un soir d'hiver, je n'arrivais pas à trouver le sommeil. Le temps dehors était extrêmement glacial et pourtant mon corps tout entier était trempé de sueur. Préoccupée par des bruits étranges venant du salon, je sors de ma chambre. Chose que je n'aurais jamais dû faire.

Des voix retentissent du salon face à moi, je me cache aussitôt derrière ma porte. Une conversation très tendue a lieu entre mes parents.

- Fabrice, je t'en prie, la situation n'est plus ce possible. Je n'en peux plus, prononce ma mère d'une voix faible.
- Tais-toi Jeanne. Le sujet est clos !
- Mais enfin, reprend ma mère  en essayant de le remettre en question. Te rends-tu compte de l'étendue de nos mensonges ? De tes mensonges ?

Mon père lui avait tourné le dos. Son silence ne signifie rien de bon. Il reste immobile face à la fenêtre qui battait sous les bourrasques.

- À l'heure qu'il est, Élisa aurait dû être au courant depuis longtemps, poursuit ma mère. Mon dieu, mais qu'as-tu fait ! hausse t-elle la voix, désemparée.
- Merde, mais vas-tu te taire une bonne fois pour toutes ! s'emporte mon père en se retournant avec rage.

Ma mère recule subitement, le visage déformé par la frayeur.

- Nous lui avons caché cette existence depuis bien des années, Stéphanie. N'ose pas une seule seconde en parler à Élisa, siffle mon père d'une voix menaçante. Non, n'essaie même pas, tu sais déjà ce que t'attend ce soir.

Le visage de ma pauvre maman devenu livide me fit déglutir.  Son visage s'était décomposé et sa pâleur me pétrifiait. Je sens ma respiration s'accélérer quand son corps se met à vaciller.

- Fabrice... Tu m'avais dit que tu n'allais plus être violent.. Tu...

Aussitôt, l'homme l'agrippe par les cheveux et la pousse violemment contre le mur.

Le visage déformé par l'effroi, je reste là, derrière la porte du salon, pétrifiée, témoin de cette scène. Cette scène traumatisante restera à jamais gravée dans mon esprit.

- Fabrice... suffoque ma mère dans un dernier effort.
- C'est donc comme un fou que tu me perçois  ! s'époumone mon père qui hurlait, hurlait de plus en plus fort.

Il ne regardait pas maman et se contentait seulement de la secouer encore et encore, et de lui asséner des coups. Il ne voyait pas qu'elle ne se débattait plus et que ses yeux s'étaient fermés. C'est alors qu'il la lâcha et son corps tout entier s'écroula au sol. Face à cette vision d'horreur, je ne peux retenir un hurlement de douleur et me précipite à ses côtés..

- Maman !

Mon souffle s'accélère quand je vois son corps inanimé au sol. Elle ne se relève pas, ses yeux restent clos.

— Non ne me laisse pas ! Maman, regarde-moi, je suis là ! Ne pars pas, je t'en supplie ! éclatai-je en sanglots devant son corps inerte. Tu ne peux pas me laisser !

Ma vision se trouble, je sens mon souffle diminuer peu à peu. Je n'ai pas la force de lutter et perds connaissance.


Fin du flash back

Je reste devant mon miroir pendant plusieurs minutes, à observer chaque recoin de mon corps qui n'était plus mien avec dégoût. Je me dévisage telle une étrangère.

C'est alors que ma montre sonne. Je me redresse et cligne des yeux. Le cadran annonce 11 heures 30. Les cours avaient commencé depuis deux heures ! Sans penser à ce que j'allais subir une nouvelle fois cette soirée, je saisis mon sac de cours et me précipite vers la porte d'entrée.

Pourquoi a t-il fallu que tu partes ? Tome 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant