Chapitre 27 - Toi contre Moi

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J'avais poussé la porte tout doucement, comme maman me l'a dit. Il ne fallait pas faire de bruit. Il ne fallait pas la réveiller. Je voulais juste la voir. Juste elle. Alors, j'avais poussé la porte, délicatement, pour voir Lili dormir.

« - Tristan...Qu'est-ce que tu fais ? »

La voix de maman me surprend tandis que je sursaute comme si j'avais été pris en flagrant délit et c'est un peu le cas...Pris en flagrant délit d'observation. Était-ce un crime ? Allais-je être puni pour ça ? Pour avoir regardé ?

« - Rien... »

Je referme la porte tandis que maman ne me lâche pas du regard. Faisant rapidement le rapport entre ma présence devant cette porte et la personne à l'intérieur, elle sourit. Tendrement. Maman, ça l'amuse quand j'ai ce genre de comportement. Elle trouve ça « mignon ».

Alors, elle passe une main dans mes cheveux et les ébouriffe au passage.

« - Elle a de la chance de t'avoir. »

Elle s'éloigne dans le couloir, mais une question m'ennuie. Pouvais-je lui demander ? Me répondra-t-elle ?

« - Maman !

- Oui mon cœur ? »

Je m'approche d'elle tandis qu'elle s'abaisse pour se mettre à ma hauteur.

« - Qu'est-ce qu'il y a ?

- Maman...Tu crois que Lili...Tu crois qu'elle pourra toujours dormir chez nous ?

- Pourquoi tu me demandes ça ?

- J'aime bien quand Lili est là...

- Ahahaha ! J'ai remarqué ça. Mais tu sais Lili, elle a aussi son grand-père. Elle vient là quand elle peut. C'est pour ça que tu dois toujours être gentil avec elle. D'accord ?

- Hmmm ! D'accord ! Papa, il m'a déjà dit que je dois veiller sur elle ! Il m'a dit que c'est le devoir d'un homme de veiller ! Je suis un homme, maman ?

- Ahaha ! Tu es un homme en devenir, oui. Tu vas donc veiller sur Lili ?

- Toujours ! Jusqu'au bout !

- Je suis tellement, mais tellement, fière de toi Tristan. Si tu savais. »

Je le sais.

Mais je ne fais pas ça pour la fierté de mes parents. Je fais ça pour moi. Parce que Lili, je l'aime bien. Quand elle est là, tout s'illumine. Tout se colore. Quand Lili vient, tout est plus amusant. Tout a plus de saveur.

« - Tu sais Tristan, un jour tu grandiras...Un jour peut-être que ce que tu ressens pour Lili évoluera...

- Jamais ! C'est précieux ! J'en prendrais soin jusqu'au bout !

- Tu es mignon... »

Ou j'ai été trop con. Je ne sais pas trop. Un juste mélange des deux. J'ai été trop longtemps aveuglé pour aujourd'hui me laisser avoir encore une fois. J'ai été trop longtemps manipulé pour aujourd'hui me laisser prendre au jeu une nouvelle fois.

Elle ne m'aura pas. Pas deux fois.

Elle et moi, aujourd'hui, avant même que ça ne commence, ça s'est terminé.

Pourtant, malgré toute la haine que je ressentais présentement, rien de ce qui bouillonnait en moi ne lui était destiné. J'étais en colère, oui, mais contre moi-même. Principalement contre moi-même. Surtout contre moi-même.

**********

« - Tristan ? »

La voix de Leila me rappelle à l'ordre. Je l'avais oublié. Oublié que je m'étais callé là, contre elle. Je m'étais accroché à elle, désespérément, comme un noyé à sa bouée. Elle doit bien être ma dernière balise dans cet océan de mensonge. La dernière chose qui me permet, je crois, de ne pas péter un câble. Littéralement.

3173  : Attrape-moi si tu peuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant