3173 : Attrape-moi si tu peux

Epilogue

Mon regard se perd sur l'ensemble de la ville. Depuis l'appartement, on avait une vue imprenable sur tout ce qui se passait en bas. C'était bien la première fois que j'appréciais réellement d'être loin de tout ce que je connaissais.

« - Encore à rêvasser ? »

Je sens deux bras s'enrouler autour de mon torse tandis que de fines lèvres viennent déposer deux baisers dans mon cou.

Elle a gagnée. Comme toujours. Elle arrive d'une façon ou d'une autre à me sortir de mes pensées. C'est bien la seule qui arrive à faire ça depuis quelques années maintenant.

« - Oui et non...Je pensais à tout et à rien.

- Comme d'habitude. Tu es préoccupé en ce moment. Est-ce en rapport avec ce qui va se passer ce soir ?

- Je n'en sais rien. J'aimerai dire que cela ne me fait rien, mais je me mentirais. Ça fait déjà 3 ans.

- Tu as raison...Tu te sens comment ?

- Honnêtement ? Mal. Mais bon, j'ai de la chance de t'avoir ! »

Je l'attrape par la taille et la pose sur le lit tandis qu'elle éclate de rire.

Cela faisait déjà trois ans. Trois ans que Leila et moi parcourions le monde à la recherche de « 3173 ».

Trois ans à passer maintes et maintes nuits ensemble. Forcément, cela entraîne des rapprochements. Naturellement, cela s'est fait.

Même si je suis constamment hanté par le spectre d'Elie, Leila est peut-être bien la seule qui arrive à me comprendre et à me suivre et je ne la remercierai jamais assez de son soutien. Je crois que sans elle, j'aurai maintes fois coulé. Elle m'a remonté et m'a aidé tellement de fois que je ne les compte même plus.

Leila était tout ce qui comptait pour moi aujourd'hui aussi étrange que cela puisse paraitre quand on pense au début de notre relation.

Mais bon...On ne choisit pas.

« - Tu es prêt alors ?

- Hmmm...Et toi ?

- Aider l'homme que j'aime poursuivre le fantôme de son premier amour n'est pas vraiment l'occupation que je préfère, mais je sais que si je te lâche, tu feras n'importe quoi.

- Ahaha ! Pas faux. Au moins, tu sais que je ne peux pas me passer de toi.

- Pfff ! C'est ça ! Ce n'est pas parce que tu m'as avec des mots que je serai toute à toi.

- Pourtant...La bague au doigt, elle dit le contraire. »

C'est vrai. Leila et moi en étions à une autre étape de nos vies.

Nous avons tout plaqué du jour au lendemain et nous sommes partis à l'aventure. Rien que tous les deux.

Nous sommes partis chasser et même si à chaque fois nous avons échoué...On n'a jamais cessé. On n'a jamais abandonné.

Et on n'abandonnera jamais.

Je n'abandonnerais pas Lili à son triste sort.

Jamais.