« Tristan »
Non. Laissez-moi.
« Tristan »
Laissez-moi, je vous dis. Je n'ai pas envie de parler. Pas maintenant. Je veux juste...Je veux juste qu'on me laisse tranquille.
« Tristan »
S'il vous plaît. Après tout ça...Je veux juste...
« - RÉVEILLES TOI ESPÈCE D'ABRUTI ! »
Un coup d'oreiller m'arrive soudainement sur la tête et je me réveille en sursaut tandis que j'aperçois Leila, poings sur les hanches, regards mécontent et aura menaçante, se tenir juste là, au-dessus de mon lit.
Leila est là.
Leila est ici.
Leila va bien.
Avant même que mon cerveau ne traite cette information, je me précipite, me prenant les pieds dans les draps dans lesquels j'étais enroulé et m'écroule complètement sur elle.
« - Tu es là ! »
Elle ne comprend pas. Moi-même je ne comprends pas.
Était-ce un rêve ?
Non...Un cauchemar.
« - Bien sûr que je suis là...Est-ce que ça va ?
- Maintenant oui. »
J'ai envie de pleurer tant la joie est immense. J'ai l'impression de revivre. J'ai l'impression que mon cœur s'est remis à battre.
Leila est là. Elle est là, toute entière.
« - Tristan...
- Je t'assure que ça va...Maintenant en tout cas, ça va. »
Je m'écarte d'elle, retirant mes bras de son cou et commence à comprendre que Leila est là, dans ma chambre. Chez moi.
« - Comment t'es rentré ? »
Ses joues s'enflamment tandis que son regard bifurque immédiatement autre part.
« - Il se pourrait...Que j'ai forcée l'entrée...
- Quoi ? »
Je descends les escaliers et remarque la porte entre ouverte.
« - Aaah...Ma mère va me tuer.
- Mais je payerais les réparations hein ! »
Malgré ça, je ne peux pas être en colère. Je suis bien trop content pour ça.
« - Qu'est-ce que tu fais là au fait ?
- Je m'inquiète pour toi...Quand on s'est vu sur le campus, tu n'avais pas l'air...
- En forme ? Eh bien c'est différent maintenant !
- Parce que je suis venu te réveiller ?
- Oui et non. »
Si je n'avais pas eu ce mauvais rêve, je n'aurais sans doute pas pris conscience du poids de la vie de Leila. Je n'aurais pas remarqué à quel point, en très peu de temps, elle est devenue l'une des personnes qui comptent le plus pour moi.
Je ne veux pas que ce rêve se réalise.
Jamais.
Et je vendrais mon âme au diable et mon corps à la science s'il le faut...Mais jamais, ô grand jamais cela ne se produira.
« - C'est bientôt l'heure non ?
- Oui...Il est 19h30. Mais tu sais...Je comprendrais que...
- Non, non, non. Je viens.
- Tu en es sûr ? Tu crois que tu en seras capable ? »
À présent, j'en étais certain.
Ce rêve, quoi qu'il puisse être, quoi qu'il puisse véhiculer comme message, au fond, ça m'a juste fait prendre conscience que les choses ne s'arrangeront pas d'elles-mêmes.
Il fallait que j'arrête Lili. Peu importe comment.
Il fallait que je l'arrête. Que j'arrête ces deux ans de mensonges et de tromperies. Peu importe ses raisons, ses motivations et ses secrets. Lili devait être arrêtée.
En étais-je capable ? Certainement que non, mais je ne suis pas seul. Je ne suis plus seul.
« - Tu es prêt ? »
On peut dire ça.
Je ne le saurais qu'au dernier moment.
« - Oui. On peut y aller. »
On quitte la maison et j'essaye tant bien que mal de refermer la porte derrière moi sous le rire moqueur de Leila tandis que je la fusille du regard à mon tour.
« - Leila ?
- Hmmm ? Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a encore ? »
Étrangement ou naturellement, mon visage s'est approché du sien, déposant un léger baiser sur son front.
« - Merci d'être là. Vraiment. »
Elle me dévisage alors que son teint est d'un rouge écarlate et bafouille :
« - Tu...Tu es vraiment bizarre comme garçon !
- Ahahaha ! Je sais. »
Mais c'est comme ça.
Je suis comme ça.
Et c'est peut-être ce petit grain de bizarrerie qui pourra alors faire toute la différence.
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3173 : Attrape-moi si tu peux
AcciónTristan n'a que deux passions dans la vie : Attraper des méchants et « 3173 ». Si Tristan aime jouer les apprentis détectives la nuit, « 3173 » n'en reste pas moins la seule tâche à son palmarès déjà bien impressionnant. Voleuse de réputation, elle...