Chapitre 32 - Au revoir & Adieu

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Je me suis assis dans un fauteuil, seul, dans la salle d'attente en me demandant à quelle heure le kiné allait pouvoir me prendre. Je n'avais qu'une hâte, c'était de quitter l'hôpital et de retourner à ma routine d'avant. Enfin...Si je le pouvais. Cela faisait déjà trois semaines et j'avais encore mes béquilles à porter de mains. De temps en temps, je faisais des petits pas tout seul, dans mon coin, ce n'était pas bien difficile, mais les longues distances, ce n'était plus trop mon truc et après avoir passé toute ma colère et ma frustration sur le sujet, j'ai commencé à me faire à l'idée.

Ma mère passe tous les jours et Leila vient quelquefois aussi me voir et m'apporte quelques trucs.

Depuis que je suis ici, Leila et moi n'avons pas parlé de Lili, de 3173 et de toute cette affaire. Je présume qu'en plus de ma cicatrice dans le dos, cela laisse inévitablement une empreinte encore trop fraîche pour elle et moi. J'ai essayé d'aborder le sujet une ou deux fois, mais en voyant sa mine attristée, je ne me suis pas lancé plus loin. J'ai respecté son silence. Je présume qu'elle s'en veut encore pour ce qu'il s'est passé et qu'elle n'arrive pas encore à se faire à l'idée. Pourtant, tous les jours, je lui dis que je vais bien. Tous les jours, je lui parle de mes progrès et selon les médecins, je pourrais rentrer chez moi après-demain.

J'ai hâte.

Assis, seul, dans un fauteuil, j'attends paisiblement mon tour quand je remarque de longs cheveux roux encapuchonnés, se mettant à côté de moi.

« - Je suis contente de te voir Tristan. »

Cette voix...Cette voix qui me fait frissonner. Cette voix qui me fait trembler.

Lili était venue. C'est la première fois en trois semaines.

Ma respiration s'accélère et j'ai soudainement cette sensation de malaise qui m'envahit. Soudainement, je me retrouve à avoir « peur » d'elle. Pourquoi ?

« - Qu'est-ce que tu fais ici ?

- Je suis venu t'avertir.

- De quoi ?

- Arrête de me poursuivre Tristan. Ce monde...mon monde...Il n'est pas fait pour toi. S'il te plaît...Ne recommence pas.

- Trop gentil dis donc...Et ? Tu fais tout ce chemin pour ça ?

- Laisse-moi régler ça et peut-être qu'un jour, je t'expliquerai.

- Tu ne trouves pas qu'il est trop tard pour ça ? Ça fait quand même deux ans non ?

- Promets-moi que tu ne viendras pas me chercher...C'est tout. Si tu me le promets, je jure de ne plus apparaître devant toi. Je vais partir Tristan. Partir pour savoir qui est derrière tout ça. Je vais disparaître...

- Viens-tu me dire au revoir ?

- Un adieu serait plus approprié. »

Je n'aimais pas ça. L'idée que Lili s'en aille loin de moi...Je n'aimais pas ça. Je savais qu'un jour elle et moi voguerions dans deux univers différents, j'en ai toujours eu l'intime et ferme conviction, mais je n'imaginais pas devoir lui dire au revoir ainsi. Pas maintenant. Pas aujourd'hui.

Je ne suis pas prêt.

Elle se relève tandis que ma main attrape la sienne par réflex.

« - Tu ne peux pas me laisser seul...Je t'en prie...

- Tu n'es pas seul...Tu as Leila maintenant. »

Même cachée sous la capuche, je reconnais son sourire faux et faiblard. Son sourire qu'elle sort quand elle cache sa tristesse. Voilà l'inconvénient avec elle, je ne la connaissais que trop.

« - Ce n'est pas pareil....Et ce n'est pas ce que tu crois.

- Tu ne me dois rien, mais moi je te dois absolument tout. Merci Tristan.

- Ne pars pas...S'il te plaît. Tu ne sais pas ce qui t'attend là-bas...Tu ne... »

Elle pose un doigt tremblant sur mes lèvres pour me faire taire.

Lili avait peur. Aussi peur que moi.

Lili allait partir. Lili allait disparaître.

Je ne voulais pas. Pas comme ça.

« - Prend soin de toi mon héros. »

Lili s'en va et ma gorge se coince à l'instant même où j'allais crier son nom.

Lili s'en va, me plantant là, seul.

Seul dans ma salle d'attente.

Mais je ne veux pas lui dire au revoir...Je refuse.

J'irais la chercher. J'irais la sortir de là. Ce n'est son monde, elle se trompe en disant ça. Elle se ment à elle-même et si elle arrive à se berner, elle ne peut pas me mentir à moi. Lili ne mérite pas de finir sa vie comme ça.

Elle ne mérite pas de foutre sa vie en l'air pour ça.

Il doit y avoir une raison.

Depuis le début...Elle est Elie, ma meilleure amie, mon premier amour et je ne l'abandonnerais pas.

Jamais.

3173  : Attrape-moi si tu peuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant