Chapitre 25 - Tu es elle et elle est toi

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Tu sais, je n'ai jamais voulu ça. Je n'ai jamais souhaité cette situation. Jamais. Je suis le premier qui, je crois, regrette sincèrement ce qu'il s'est passé. Je suis le premier à me dire que cela aurait pu en être autrement entre toi et moi. Non...Cela en aurait dû être autrement. Nous n'étions pas faits pour ce monde là.

Pendant des années et des années durant, je n'ai cherché qu'à te protéger de ce monde. Je n'ai cherché qu'à te maintenir à l'abri, quand secrètement, dans mon dos, tu avais déjà fait ta vie. Je pensais que je t'étais important. Je pensais que je comptais pour toi. Je pensais...À vrai dire, je pensais trop. Je n'ai même pas pris le temps de voir ce que j'avais là, juste sous mon nez.

Toi.

Je n'ai pas pris le temps pour « toi ». Je n'ai jamais réellement pris le temps pour toi et je me dis que si je l'avais fait, nous n'en serions pas là aujourd'hui. Si j'avais pris le temps pour t'écouter, nous n'en serions pas là aujourd'hui. Si j'avais pris le temps de m'attarder sur toi, nous n'en serions pas là aujourd'hui.

Je me blâme, tu sais ? Pour ce qu'il s'est passé. La façon dont ça s'est passé. Ce n'était pas censé se passer comme ça.

Nous n'étions pas destinés et encore moins faits pour être dans cette situation-là.

Nous n'étions pas destinés à nous détester. On se détestait déjà tellement nous-mêmes.

Je n'ai jamais été ce qu'il te fallait. Je n'ai jamais été celui qui te fallait. À vrai dire, je n'ai jamais été celui que j'espérais être à tes côtés. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même.

Mais aujourd'hui, c'est fini.

Aujourd'hui, j'arrête. Je rends les armes. Je lève les bras.

Aujourd'hui, c'est la dernière fois. Notre dernière fois. Notre ultime fois.

Aujourd'hui, c'est notre dernière danse.

J'arrête de te courir après.

Je suis lassé, tu sais ? Fatigué. Épuisé.

Je n'étais pas fait pour être à ton niveau. Je ne peux te suivre là où tu vas. Je ne peux entrer dans ce monde qui est le tien depuis bien trop longtemps maintenant.

J'ai essayé. Secrètement, je t'ai suivi. Dans l'obscurité, j'ai suivi tes pas. Dans les ténèbres j'ai écouté ta voix. J'ai essayé de m'y fier, mais jamais, ô grand jamais, je n'ai pu te rejoindre. Parce que tu l'as fait exprès. Exprès de me perdre. Tu l'as voulu. Tu m'as laissé derrière volontairement.

Alors maintenant, c'est à mon tour de t'abandonner. De te laisser là. De te planter là. C'est à mon tour de jouer mon pion après avoir sacrifié ma Reine sans savoir comment ni pourquoi.

Dis-moi, te souviens-tu seulement de qui tu étais ? De qui nous étions quand nous étions ensemble ? Faisais-tu semblant avec moi aussi ? Prétendais-tu jouer un rôle ?

Je suis perdu. Définitivement égaré, le cœur brisé.

Je pensais être un superhéros. Ton superhéros.

Mais en réalité, je ne suis rien d'autre qu'un homme. Banal. Non original. Juste un homme.

Tu sais, je n'ai jamais voulu ça. Je n'ai jamais souhaité cette situation. Jamais. Je suis le premier qui, je crois, regrette sincèrement ce qu'il s'est passé. Je suis le premier à me dire que cela aurait pu en être autrement entre toi et moi. Non...Cela en aurait dû être autrement. Nous n'étions pas faits pour ce monde là.

Petits, nous jouions au policier et au voleur...J'avais le rôle du policier...Constamment...Je ne comprenais pas pourquoi, maintenant si.

Depuis longtemps j'ai toujours eu ce message en moi, devant moi. Depuis longtemps, tu me l'as dit.

Et maintenant, je comprends.

Je comprends que nous ne pouvons éviter ce qui va nous arriver.

Le policier et le voleur ne sont pas loin de la réalité, aussi triste soit-elle.

Le policier et le voleur, c'est nous mettre dans des catégories que nous ne représentons pas vraiment.

Je ne serais jamais policier...Mais toi, tu es une voleuse dans l'âme. Dans le sang. Dans le cœur.

Tu voles les biens. Les bijoux. Les tableaux. Les cœurs.

Tu emportes tout sur ton passage. Tu ne fais pas de pitié. Tu ne prends même pas de gants.

Tu dérobes sans te poser de questions parce que ça te plaît d'être comme ça.

Ça te plaît d'être cette autre.

Ça te plaît d'être 3173.

3173  : Attrape-moi si tu peuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant