Texte 15 : Enfantine Maladie

69 1 8
                                    

Auteur : CamilleGibaudLol
Titre : Enfantine Maladie

Un vent froid et agressif s'engouffrait dans mon manteau. L'écharpe bordeaux, soigneusement entourée autour de mon cou, lui laissant suffisamment d'espace pour y pénétrer. Ses émanations glaciales provoquaient des frissons sur l'ensemble de mon corps. Mes poils étaient hérissés. La tête levée vers le ciel étoilé, ils semblaient lutter tels des guerriers. Mes pas résonnaient dans la noirceur de la nuit, en un claquement sec et régulier. Tranchant avec le frottement incertain du manteau contre mon pantalon.
« Bonsoir Etienne ». Je levai la main et l'agitai machinalement, sans même un regard à la vieille marchande laitière. Un chat zigzagua entre mes jambes, avant de s'éclipser à travers les grilles d'acier d'un caniveau. Je continuai ma route.

J'errais sans but précis, dans les rues de Paris. J'avais quitté un dîner, laissant mon épouse glousser au milieu des pintades de son poulailler. Lorsque je m'étais levé de table, rassemblant mes affaires et revêtant mon manteau, celle-ci m'avait lancé un regard noir. Ses yeux s'étaient plissés en deux étroites fentes, d'où transparaissaient les mêmes billes noires qu'ont les fouines pour yeux. Mais je lui avais tourné le dos, et m'en étais allé.
« Est-ce cela être adulte ? ». Ma voix résonna dans la profondeur de la ruelle. Le vent chuchotait à mes oreilles. Donnant une réponse inaudible à ma question, me narguant. « Est-ce cela être adulte ! ». Je criais à présent. Agitant mes mains dans tous les sens, chassant l'air au-dessus de ma tête. J'agrippai mes doigts à mes oreilles, me préservant de l'ironie venteuse. « Glousser, jouer, tricher... est-ce cela ! ».

Deux femmes s'étaient retournées sur mon passage. Je vis la plus grande passer une main dans le dos de l'autre, suggérant de continuer leur route. « Qu'est-ce qu'il y a ? Tu penses que je suis fou ! », lui hurlai-je. Un rictus se forma sur mes lèvres, lorsque je la vis sursauter. Elles accélérèrent le pas. Ayant abandonné leur allure de diva, elles se trémoussaient à présent dans tous les sens, afin d'échapper le plus vite possible à la ruelle sombre, dans laquelle un homme en manteau côtelé parlait un peu trop fort. 

Lâchant un soupir, je baissai les yeux vers mes mains. Ces grosses mains masculines, à la sombre pilosité... Je tournai mes paumes vers le ciel. La blancheur de leur peau transperça la noirceur de la nuit. Elle était lisse et claire, en quête de chaleur et d'affection.
A cette pensée, mes doigts furent pris de soubresauts. Je ne pouvais les contrôler. Ma chair s'agitait, dansant au rythme de la brise glaciale. L'image d'un corps se dessina dans mon esprit. Je savais que ce n'était pas bien, ma maman me l'avait dit. Mais j'avais besoin de chaleur, j'avais besoin d'un petit souffle de vie... alors je la laissai faire. J'entrevis deux bras potelés. Des bras d'un rose bonbon, dont la peau laiteuse se balançait au gré des envies de sa propriétaire. Un dos s'ancra dans mes pensées. Rond, bien fait... dans lequel on pouvait deviner chaque os de la colonne vertébrale.

Des frissons me traversèrent. Je n'avais plus froid. Mes dents luisaient au clair de lune, mes lèvres s'étant entrouvertes en un sourire ardent. Sous la couche de tissu, je sentis mon pénis se dresser. Par réflexe, je posais la main dessus. Comme pour le calmer. Ma maman m'avait toujours dit que je ne devais pas me laisser aller.

Mais la tentation était trop forte. Je détachai brusquement mes mains de mon entre-jambe, les levant vers le ciel. Un gloussement s'échappa de ma bouche. C'était tellement bon de ressentir ce désir et cette chaleur en mon corps. Continuant de marcher, je fermai les yeux. Me laissant guider par l'air nocturne qui s'était adoucit. 

Deux petits cercles rosés firent irruption dans mon esprit. Je sentis ma langue passer sur mes lèvres, tandis que des fourmillements se faisaient ressentir dans mon pénis. Les cercles de chair pivotèrent, laissant apparaître la chose la plus belle qu'il soit donné de voir, l'origine du monde. Quelques cheveux translucides parsemaient la peau, formant une fine protection autour du bouton de fleur...
Un gémissement résonna dans la nuit. Je n'avais pu le retenir. Ayant pris naissance tout au fond de mon corps, s'échappant d'une prison qui le brimait, il avait recouvré sa liberté.

Ma maman m'avait toujours dit que je devais me contrôler. Que ce n'était pas bien de penser ces choses-là. C'est maman qui m'avait donné pour épouse la dinde que je rejoindrais bientôt à la maison. Il fallait que je me détourne de tout cela. C'est une maladie, disait-elle.
Soudain un bruit attira mon attention. Je tournai la tête, et découvris au loin, une petite silhouette encapuchonnée. Rebroussant chemin, une forme féminine se dessina plus clairement dans mon champ de vision. Ses bras rosés entouraient son visage, retenant les sanglots étouffés que je percevais. La peau laiteuse de ses jambes attira mon regard. Contrastant avec la noirceur de la nuit, celle-ci semblait lisse et claire... Mes doigts tressautèrent à cette pensée. J'eu envie de la toucher.

Je m'approchai un peu plus, elle releva la tête. Un sourire enfantin se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle comprit que j'allais l'aider. Elle resta cependant assise sur la marche, attendant une parole de ma part. Mon pénis me chatouillait. Je luttais pour ne pas plaquer mes mains dessus, le secouant à l'en vider. Mes yeux s'ancrèrent dans la profondeur de son regard vert. Je sus que je n'allais pas résister. « Pardon maman... » murmurai-je, en les fermant une fraction de seconde. Puis, les rouvrant, je tendis une main vers l'innocente chair et lançai :

« Viens petite, on va retrouver ta maman.  Mais avant, on va aller se réchauffer à mon appartement. »

-----

Vous avez jusqu'au
13 août au soir (1 semaine) pour voter.
Les résultats seront postés le 14 août.
Pour voter, il vous suffit de cliquer sur la petite étoile en bas à gauche. Vous ne pouvez voter que pour 2 textes maximum (pas pour le votre si vous participez). Je m'accorde également le droit de voter pour le texte que j'apprécie le plus.

Bonne chance !

~Cyclone

Concours d'écritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant