Texte 7

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Auteur : JacKeycye

Jack est petit, mais tellement mignon qu'il est impossible de le regarder sans craquer. Il a une bouille adorable et de beaux yeux qui vous fixent sans jamais vous lâcher. Quand on le croise dans la rue, au parc, ou n'importe où, on a qu'une envie, l'enlacer et le couvrir de baisers. Avant, il n'avait pas une vie facile. Chaque jour, on le battait, sans raison, mais juste par plaisir. L'homme déversait sa colère sur lui, profitant de sa petite taille et de sa fragilité. Jamais, ô grand jamais, Jack ne s'est rebellé. Il a toujours aimé cet homme, malgré ses nombreuse colères dévastatrices et les bleus sur son corps. Mais, tout ça, c'est du passé, car, maintenant, Jack a une famille en or. Une famille qui le complimente sans cesse. Selon les membres, il est gentil, adorable, attendrissant, à croquer, etc. Et les enfants ? Les enfants, n'en parlons pas, ils s'accrochent à lui et le couvre d'amour, un amour sincère qui, malheureusement, a une fin, comme tout bonheur éphémère. S'il est autant adorable et indispensable que ça, pourquoi le laisser là, seul, sans même lui expliquer la raison de son abandon ?

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Assis sur la banquette arrière, entre les deux enfants endormis depuis plusieurs minutes, j'imagine. Pour la première de ma vie, je pars en vacances, loin des immeubles déjà marqués par la pisse des chiens voisins et des chats trop vulgaires à mon goût. La langue pendante, je suis pressé de voir ces paysages que les humains nomment la mer et le sable fin. Ce paysage, j'en ai tant rêvé, chaque soir. Mon maître en a tant parlé que, maintenant, je suis capable d'imaginer le lieu parfaitement, avec de nombreux détails, les yeux fermés. Je suis tout excité, presque autant qu'une puce sur le dos d'un autre chien, mais pas le mien, car je suis un canidé exemplaire.

"Arrête toi là." demande l'homme de la voiture à sa femme au volant.

Sans une parole, sans un murmure, l'épouse s'exécute, vérifiant dans le rétroviseur que ses enfants adorés dorment à poing fermé. Elle sourit, mais pourtant, elle parait triste en même temps. Pourquoi ?
Garée sur le bas côté, la voiture ne cesse pas pour autant de ronronner. Loïc, le père de famille, est le seul à descendre. Il ouvre la portière arrière et, tapant sur ses genoux fléchis, siffle.

"Viens mon chien... Viens Jack..." m'appelle Loïc d'une petite voix empli de regret.

Pensant à une pause pipi, bien méritée, je me hâte de sortir et saute sur mon maître adoré, maître que je chéris plus que tout. Alors que je lève la tête pour recevoir une douce caresse, il en est tout autre. Au lieu de cela, Loïc enlève mon collier, mon bijou rouge qui me rend unique. Plongé dans l'incompréhension totale, je ne bouge pas, je regarde simplement mon maître remonter dans le véhicule, qui commence à partir sans moi. Aboyant avec force, j'ai peur, ils partent sans moi, ils m'oublient. Alors, de mes petites pattes beiges, je cours après le véhicule, qui est bien trop rapide contrairement à moi. Je n'ai aucune chance de les rattraper, je le sais, mais je ne lâche pas prise pour autant. Je suis bien décidé à les faire revenir me chercher, à leur courir après jusqu'à la nuit tombée s'il le faut. Mes aboiements incessants chagrinent les habitants graylois, qui, à leur fenêtre ouverte, sont désolés pour l'animal triste et perdu que je suis devenu.

Soudain, alors que je cours toujours sur le milieu de la route, un crissement de pneu se fait entendre. Une voiture bleue avec de vives lumières aux couleurs du pays est sur le point de m'écraser, ne m'ayant remarqué que trop tard.

Mais, je suis sauvé un extremis par une jeune fille rapide et agile. Celle-ci se met en boule, protégeant ainsi mon frêle corps du bitume qui habille la route. Un sourire habite le visage de la jeune fille, ma sauveuse, malgré la douleur qui se propage dans son corps. Avec bien du mal, elle parvient à se relever, sans pour autant me lâcher. Elle m'agrippe avec force, comme si elle avait peur de me perdre, tout en restant douce dans ses gestes. Je ne pensais pas cela possible et pourtant, ça l'est.

"On va trouver quelqu'un pour te soigner, ne t'inquiète pas."

Ce serait elle qui aurait besoin de soins, elle saigne du front et sa jambe droite lui décroche d'horribles grimaces. Elle boîte, mais pourtant, elle fait passer sa santé après la mienne et je ne peux m'empêcher de m'en vouloir. Alors, pour la remercier, je lui lèche la joue baignée de sang. C'est peut-être peu, mais je promets que si nous nous en sortons indemne, je promets de la sauver à son tour.

Je le promets...

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~Cyclone

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