Chapitre I

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Le trailer de Shy a été refait. J'espère que la deuxième version vous plaira plus que la précédente. Encore elle n'est pas vraiment finalisée, mais c'est le mieux que je puisse faire pour l'instant.
Bonne lecture!
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Ces rires faussement cachés, ces regards haineux et moqueurs.
Ces tristes comportements sont devenus une habitude pour moi il y a très longtemps.
Depuis que je suis venue ici.
En primaire.

Bien sûr, à l'époque, tout était encore faisable. J'aurais même pu changer au collège si j'en avais eu le courage.
Je ne l'ai pas fait.

Je me suis bernée à rester celle que j'ai toujours su être sans pour autant mentir à longueur de journée: une fille timide dont le quotidien se résume aux livres.

Parce que les livres sont pour moi le seul univers où je permets à ma façade de timidité de tomber. La seule chose qui me permet de me sentir comme une fille normale. Pas comme celle que personne n'invite aux fêtes, celle qui transparaît tout le temps, celle dont l'enseignante en classe oublie de citer le nom.

Ils me permettent de vivre.
Vivre comme quelqu'un de normal.
En apparence, j'ai l'air d'une fille tout ce qu'il y a de plus normal; cheveux châtains ondulés, yeux bleu saphir. Je suis de taille moyenne, selon ma mère. Mais quand on me compare aux autres élèves de mon âge, j'ai l'air petite.
On a souvent prit ma meilleure amie pour ma grande cousine, ou alors carrément une tante. Je ne me retenais pas d'éclater de rire quand quelqu'un faisait la remarque. Si bien qu'on a fini par prendre cela pour un jeu.

Ma meilleure amie est tout mon contraire.
Elle est grande, et s'obstine toujours à porter des talons, je finirai un jour par croire qu'elle le fait dans le seul but de me faire paraitre encore plus petite.
Ses longs cheveux sont blonds, et ses traits ont un soupçon de maturité.
À coté d'elle, j'ai l'air d'une vraie gamine.
Quand on nous voit l'une à coté de l'autre, le contraste est flagrant.
Et j'ai toujours su prendre cela à la légère.

Les personnes superficielles que je côtoie trouvent cette amitié impossible. Nous n'avons aucun rapport l'une avec l'autre, si ce n'est notre passion commune pour la lecture, tout le reste qui nous définie est contradictoire.

Sous ses airs de fille modèle, Athéna était une vraie diablesse. Seules les quelques personnes qui la connaissaient vraiment pouvaient confirmer mes propos. Même sa propre mère croyait à sa comédie. Elle cachait bien son jeu, et ce côté énigmatique lui ajoutait un certain charme.

Quand à moi, je donne l'impression d'être une fille timide, et c'est ce que je suis.

Tandis que je me dirige vers mon casier, je remarque que pour une fois, je passe totalement inaperçue.
Les filles aux grands airs se sont trouvé d'autres occupations on dirait. Depuis le matin, elles n'arrêtaient pas de glousser en se reponponnant pour la millionième fois.
La raison n'était que trop évidente.

Depuis une semaine déjà, la rumeur court qu'un nouvel élève ait eu la merveilleuse idée de s'intéresser à ce trou à rats qui nous sert de lycée. Franchement, si c'est encore un de ces fils de riches qui se sont trouvés obligés de venir ici à cause du travail de leurs parents, c'est mal parti pour moi.

J'éprouve une haine incroyable pour toute personne qui profite de la réputation de quelqu'un d'autre pour faire ce qui lui chante. Ce n'est pas parce que mes parents sont riches que je vais me comporter comme le prince des Émirats.
Ce qui est le cas.

J'ouvre mon casier, et le bordel qui s'y trouve me fait arracher une grimace.
Un de mes plus grands défauts outre la timidité se trouve être le bordellisme aigu.
C'est une maladie très grave et apparemment incurable.
L'une de mes résolutions pour les cinq années à venir était de corriger ce défaut. Trois ans de passés, et encore aucun effort de ma part.
Ça s'annonce bien dites donc!
Ma citation à moi serait: le changement, ce n'est pas maintenant!

Je soupire avant de prendre lentement mes affaire avec une machination habituelle et un calme absolu.
Je n'aime pas me faire remarquer, et ceci arrive très rarement, ce qui m'arrange énormément. Je n'éprouve pas de honte à être qualifiée de fille coincée aux yeux de tous. Autant vous dire que cela me convient parfaitement.

Mon premier cours pour ce lundi matin était une matière avec laquelle j'avais de très longues discussions et un passé ombrageux: l'histoire.
Oui, parce que moi, quand j'étudie pour un examen, je parle à mes cahiers. La seule à être au courant de ma folie dissimulée se révélait être ma meilleure amie.
En même temps, elle était la seule à me connaître vraiment.

Aux yeux de tous les autres, j'étais le parfait exemple de la petite fille modèle, qui obtient d'excellentes notes comme par magie, pourrie gâtée et coincée par dessus tout.
Une réputation qui ne m'a pas lâchée une seconde.

Mes parents ont fait de moi ce qu'ils voulaient que je sois: une petite fille à papa bien clichée, toujours bien élevée et parfaite dans tous les domaines.

Je n'ai jamais mon mot à dire dans leurs décisions.

Mais en même temps, mis à part mes études, et les rencontres avec des personnes que je ne connais pas pendant les soirées qu'organise ma mère et où je dois être parfaite, ils se fichent un peu du reste de ma vie.

Par exemple, ma mère n'a jamais été au courant qu'une fille avec laquelle je m'étais disputée s'était arrangée pour que personne ne me parle pendant près d'une semaine, avant que la vérité n'éclate au grand jour grâce  à Athéna. Je lui suis redevable de plusieurs choses. Beaucoup trop si on en vient à les compter.

Je pénètre la salle de classe, et m'installe tout au fond. C'est pas parce que je suis une bonne élève que je dois forcément m'asseoir devant le prof.

Athéna vient prendre place près de moi quelques minutes après, respirant à la manière des profs de yoga, mais un peu plus rapidement.
Le cours d'histoire était le seul cours qu'on avait en commun, ce qui me laissait le privilège de m'asseoir seule dans tous les autres.

-Devine quoi? Lança-t-elle, haletante.
-Quoi?
-Tu as le même emploi du temps que le nouveau! S'égosilla-t-elle.

Je soupirai d'agacement:
-Que c'est merveilleux!

Ma chance légendaire a encore frappé, je suis comblée!
En plus de ne pas être avec ma meilleure amie dans tous les cours à une exception près, je vais devoir me coltiner le nouveau. Remarque, ça aurait pu être pire, j'aurais pu l'avoir comme voisin...
J'appréhende, vraiment.

La porte s'ouvre et quelqu'un entre.
Le fameux nouveau.

Dès qu'il a posé le pied par terre, tous les regards se sont machinalement posés sur lui. Les souffles s'étaient coupés, et les yeux étaient écarquillés.
Comme toute personne humaine digne de ce nom, je me suis surprise à l'admirer pendant quelques secondes, avant de rapidement me reprendre.

Les autres filles sont passées au mode béatitude stupide à mon plus grand désespoir. Elles ne changeront jamais. Et quand à Athéna , elle s'est remise à soupirer en ruminant son triste sort.

J'ai eu la malchance d'avoir une meilleure amie réputée pour ses innombrables échecs amoureux. Mais ce n'est pas tout, au lieu d'en tirer leçon et de faire plus attention, cette chère Athéna s'obstine à tomber amoureuse de n'importe qui en l'espace de quelques secondes.

J'ai appris par coeur le processus de tout ce qui se déroule par la suite: elle tombe amoureuse, elle me casse les oreilles avec ses soupirs rêveurs et ses "il est trop beau, tu ne trouves pas qu'il ressemble à Klaus? ", tout le monde se retrouve au courant de ses sentiments pour l'individu, et enfin, elle se tape la honte et se met à mouiller mon haut de larmes en se maudissant et en me faisant promettre de l'empêcher de tomber amoureuse une seconde fois.

Prévisible.

-Oh mon dieu, Hope, tu ne trouves pas qu'il ressemble à Klaus?

Je soupirai en laissant tomber ma tête sur la table.
Qu'est ce que j'avais dit?
Cependant, je m'abstiens de lui rappeler ce qu'elle m'avait fait promettre.
J'en aurai amplement le temps quand elle sera entrain de mouiller mon T-shirt de larmes.

SHYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant