Chapitre 22

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Athéna tomba par terre, l'homme fut propulsé quelques mètres plus loin d'elle. L'explosion avait été d'une violence inouïe, mais suffisamment loin pour que personne ne soit mort. J'avais perdu l'équilibre et j'étais tombée, encore sonnée par ce qui venait d'arriver. Mes oreilles sifflaient. Une fumée épaisse s'était propagée dans l'endroit, nous faisant tousser frénétiquement. Le feu s'était déclaré. Il y eut un moment de confusion extrême.

Je n'apercevais plus rien à travers l'épais rideau de fumée. Une silhouette s'avança vers moi. Mon cœur battait la chamade. J'avais reçu des projectiles sur les bras et les jambes. Je saignais, mais je m'en fichais. La fumée m'étourdissait. J'entendis la voix d'Athéna:

-J'ai appelé la police. Ils arrivent.

Elle fut prise d'une sévère quinte de toux. Ma tête tournait. Le gaz qui s'était propagé suite à l'explosion commençait à m'étourdir. Je suffoquais. Mes forces s'évaporaient progressivement. Mes jambes peinaient à me supporter. L'inhalation de ce gaz avait fait des ravages dans mon corps. Les projectiles rejetés après l'explosion avaient parsemé mes bras d'hématomes. Il y avait une forte odeur de poudre dans l'air. J'eus énormément de mal à me relever. On me tendit la main. Je m'en saisis et me sentis tirée en avant. J'avais mal partout. La personne me soutint près d'elle. Je crus apercevoir mon père se relever péniblement en toussant. Il n'avait rien.

-Il faut qu'on sorte d'ici, fit la personne qui me soutenait, avant d'être prise par une violente quinte de toux.

Malgré l'engourdissement de la presque totalité de mes neurones suite à l'exposition au gaz, je réussis à reconnaître la voix de Nathanaël. Je le suivis avec peine vers l'entrée camouflée derrière l'épais rideau de fumée. Lorsque j'en eus dépassé le seuil, je tombai à genoux, à la merci d'une énième quinte de toux. Je tremblais. J'avais mal partout.

J'entendis le bruit strident des sirènes de secours -ou de police, je n'en avais pas la moindre idée. L'épuisement se fit violemment sentir. On me releva. Une migraine violente vint s'ajouter aux sensations de tournis et d'écœurement qui étaient plus que présentes. Une ombre passa.

Puis ce fut le noir.

Quand j'ouvris les yeux, ce fut pour retrouver mon amie la migraine en premier lieu, puis pour constater que j'étais allongée sur un brancard, un masque à oxygène sur le visage, dans un espace clos qui laissait filtrer des bribes du vacarme chaotique à l'extérieur.

L'instant de perte primaire passé, je fus prise d'une angoisse sans précédent. Je baissai le regard. Une main tenait fermement la mienne. J'arrachai le masque à oxygène, puis grimaçai en ayant le tournis pendant quelques secondes. Je me redressai, ce qui réveilla la personne apparemment à moitié assoupie à mes cotés. 

C'était Nathanaël.

Quand il s'aperçut que j'étais à nouveau consciente, sa première réaction fut de lâcher ma main. Puis il me prit impulsivement dans ses bras. Je lui rendis son étreinte en soupirant. Mon cœur battait à nouveau la chamade, et ce n'était pas à cause de l'explosion. 

-Tu nous as fait peur, on a sérieusement cru que tu allais y passer, fit-il en se détachant de moi.

-Qu'est ce qui m'est arrivé? demandai-je, encore sonnée.

-Intoxication suite à l'inhalation des gaz qui se sont libérés suite à l'explosion. Essentiellement du monoxyde de carbone, répondit une autre voix.

Je tournai la tête. C'était un médecin.

-Vous avez de la chance d'être encore parmi nous, ma p'tite, sourit-il.

Je n'en croyais pas mes oreilles. J'avais failli mourir et tuer avec moi huit personnes. Ce que j'avais fait était finalement extrêmement stupide.

-Personne n'est mort, au moins? repris-je.

-Personne.              

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