Chapitre 4

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Courir courir courir.
Sans jamais s'arrêter.
Courir éternellement, tenter d'y échapper.
Ignorer la souffrance, et courir sans arrêt.
Courir pour se sauver.

Ma respiration entrecoupée retentissait entre les quatres murs de la pièce contiguë.
Cela faisait à présent la troisième fois que je faisais ce cauchemar, et à chaque fois, je me réveillai au son d'un coup de feu.

Je laissai tomber ma tête sur l'oreiller, en tentant vainement de calmer mon rythme cardiaque effréné.

Ce rêve ne veut plus me lâcher l'esprit.

Pourquoi une forêt au milieu de nulle part?

Je secouai la tête de droite à gauche, essayant d'effacer ces visions effrayantes de ma mémoire.

Je reportai mon regard sur mes mains, et j'eus de la peine à éttouffer un cri d'horreur.
Mes mains étaient dégoulinantes de sang.

Tatonnant avec une difficulté dans la semi-obscurité, ces mêmes mains erraient à la recherche de la seule source de lumière à proximité.

Quand la lampe de chevet fut allumée, je m'empressai de vérifier la véracité de ce que j'avais vu.

Dieu merci, ce n'était qu'une hallucination.

Mais c'était la première fois que cela arrivait.
Je n'avais jamais vu une telle vision avant.

Je repris automatiquement le secouement de ma tête suite à cette pensée.
Une vision? Et puis quoi encore?
Autant croire aux fantômes pendant qu'on y est.

Je passai fébrilement une main sur mon visage en sueur, avant de me lever du lit précipitamment.

On éttouffe ici.

Ce n'est q'une fois la fenêtre ouverte que je pus me rasseoir à ma place.
Un horrible mal de crâne s'installa aussitôt, m'ôtant la capaciter de réfléchir convenablement.

Je vais finir par me convaincre d'aller en parler à un psychologue.
J'en deveins folle.

Laissant libre court à mes pensées, j'étais sur le point de me rendormir quand le bruit d'un interrupteur me fit sursauter.
La lumière du couloir était allumée.

Mais qui pouvait être debout à cette heure-ci?
Il était pratiquement deux heures cinquante-six, et personne n'était jamais réveillé à cette heure normalement.
Normalement.
Cette nuit était tout sauf normale.

Des pas provenant de l'extérieur se firent entendre, puis un silence inquiétant s'abattut à nouveau.

Il ne fut que bref; car quelques instants après, ce ne sont pas des pas, mais des voix qui se mirent à provenir de l'extérieur.

J'angoissai énormément.
Qu'est-ce qui était entrain de se tramer sous mon propre toit?

J'attrapai précipitemment la poignée du tiroir de ma commode afin d'en extirper ma lampe torche.
Le faisceau de lumière alla tracer un cercle lumineux sur le mur devant moi. Il bougea ensuite pour se diriger rapidement vers la porte.

Une rayure de lumière filtrait en dessous de celle-ci.
Et elle était loin de provenir de ma lampe.

Des bribes de conversations étouffées me parvinrent depuis le rez-de-chaussée.
Je risquai un pas en dehors de mon lit, qui criait désespérément mon nom, tentant de vaincre ma curiosité.

Malheureusement, la partie a été emportée par cette dernière.

Je tournai délicatement la poignée de porte en essayant de faire le moins de bruit possible, ce qui n'était pas évident étant donné le manoir datant de quelques millénaires qu'on habitait.

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