Chapitre 23

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L'instant d'après, je sortis avec Nathanaël de l'ambulance. Le bruit des radios de police et des ordres vociférés à qui voulait l'entendre emplissait l'air. Il y régnait une frénésie hors du commun.

Nous nous avançâmes au milieu de la foule qui s'était formée. J'aperçus Athéna, assise aux cotés de Noah, le dos courbé comme s'il avait eu à supporter tous les malheurs du monde. Leur proximité ne me fit rien. Je me surpris à souhaiter de les voir ensemble. Ils auraient surement été élus plus beau couple du lycée. Quand elle nous vit arriver, Athéna sauta littéralement de l'endroit ou elle était assise et se jeta sur moi.

-Ne refais plus jamais ça, espèce de tarée! hurla-t-elle, en colère.

Elle ne garda pas longtemps cet état d'âme, car immédiatement après, elle éclata en sanglots. Ce fut la première fois qu'elle ne mouillait pas mon t-shirt de larmes à cause d'un garçon.

-Putain, tu m'as fait tellement peur! sanglota-t-elle.

J'avais souri. Nous nous détachâmes, aussi secouées émotionnellement l'une que l'autre.

Cependant, je ne pleurai pas. Ce fut au tour de Noah de me prendre dans ses bras, profitant de l'occasion pour me gronder comme on le ferait avec une petite fille ayant abusé du Nutella. Et je ris, ce qui le fit sourire.

-Alors comme ça, tu sais faire exploser des entrepôts? plaisanta Athéna.

Croyez-le ou non, personne, à ce jour, n'avait été au courant de mes dons au tir.

-C'est ça, mais vous n'avez pas intérêt à le répéter à qui que ce soit, répondis-je en pointant chacun des adolescents du doigt.

Chacun se mit à faire des promesses farfelues et rivalisant d'originalité, et je me mis à rire; amusée.

Plus incroyable encore, cette aventure m'avait débarrassée de ma timidité. Cependant, à présent, je ne vois toujours pas ou j'avais trouvé le cran de faire ce que j'avais fait par la suite.

Dès qu'Athéna eut tourné les talons, entraînant avec elle Noah au passage, je me perchai sur la pointe des pieds et déposai un baiser furtif sur les lèvres de mon meilleur ami.

Il me regarda, profondément surpris, avant de se pencher vers moi pour me rendre mon baiser. Ce dernier fut plus prononcé, plus présent que le premier.

Quand nous nous séparâmes, chacun de nous avait conscience de sourire bêtement. Mon cœur battait encore plus fort que d'habitude. Le sentiment dont mon sang charria le feu chaque jour dans mes veines à compter de ce moment-là était merveilleux.

Nous fumes à nouveau rejoints par Athéna et Noah quelques minutes plus tard. Les regards que me lança ma meilleure amie quand elle vit le bras de Nathanaël entourant mes épaules étaient tout sauf discrets. 

Ce bonheur aurait pu durer une éternité, si la vision de mes parents menottés ne l'eut pas vite rendu éphémère. Je me sentis pâlir, désemparée. Une réflexion traversa mon esprit. A cet instant-là, je me rappelle avoir pensé que même les avocats les plus doués du pays ne pouvaient plus rien pour mes géniteurs.   

                                                Fin. 

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